Lons-le-Saunier : SOS Racisme s’attaque au harcèlement avec des lycéens

Quand l’école vire au cauchemar. Sur les 600 élèves du lycée Jean Michel de Lons-le-Saunier, environ ¼ ont déjà subi du harcèlement et parfois dès l’école primaire, selon un sondage réalisé par les élèves de l’établissement. Des résultats alarmants qui ont poussés SOS Racisme et la FIDL, le syndicat lycéen, à intervenir dans les classes début juin.

« J’avais envie de vomir à chaque fois que j’allais en cours, j’avais vraiment plus du tout envie d’y aller et je pense que beaucoup de personnes harcelées vivent ça », raconte une lycéenne aux médiateurs de SOS Racisme. Plus tard, un autre adolescent se livre sur des propos à caractères racistes : « C’est pas forcement méchant mais le truc c’est que c’est souvent répétitif du coup à force je trouve ça un peu lourd. Parce que je me sens pas différent des autres, je suis français comme eux et ça va être des remarques du style « bougnoule », « bismillah », pleins de chose comme ça… »

Des propos difficiles : c’est pourquoi un cadre d’écoute et de bienveillance pour libérer la parole autour de ce phénomène de plus en plus courant est essentiel. « Il faut que la parole se libère, que les gens osent s’exprimer. C’est la volonté de ce sondage et de ce travail fait avec les lycéens », explique Lakdar Benharira, président du comité SOS Racisme Jura.

« On peut les accompagner juridiquement s’ils sont victimes de propos racistes »

Le harcèlement se traduit par un sentiment d’isolement et d’insécurité́ qui mène souvent à une dégradation de la santé physique ou mentale et parfois même jusqu’au suicide. D’autant plus qu’avec le développement des réseaux sociaux, le harcèlement ne s’arrête plus à la cours de récréation : « Les solutions que nous proposons c’est par exemple qu’il y ait des ambassadeurs : des jeunes qui vont parler à d’autres jeunes sur ces sujets. C’est également d’offrir un temps d’écoute et de conseils. On peut aussi les accompagner s’ils sont victimes de propos racistes », précise Lakdar Benharira.

Depuis sa création, SOS Racisme a toujours fait de la jeunesse un de ses champs d’action prioritaire. Tout au long de l’année, l’association forme des médiateurs qui portent des projets éducatifs. Florian Ribar, militant à Paris le rappelle : « Chacun, à son niveau, peut agir. Il est important de s’engager pour lutter contre les idéologies mortifères. »