Protection fonctionnelle accordée aux agresseurs de Michel Zecler : dernière provocation de Didier Lallement et déshonneur de la République

C’est avec stupéfaction que nous apprenons que Didier Lallement, préfet de police de Paris, a accordé la « protection fonctionnelle » aux policiers qui ont agressé Michel Zecler. Autrement dit, sans que le ministère de l’Intérieur ne trouve à y redire, les frais de justice de ces individus vont être pris en charge par l’Etat.

La « protection fonctionnelle » oblige certes l’Etat à prendre en charge la défense d’un agent public mis en cause devant la justice pour une faute commise dans l’exercice de ses fonctions. Mais elle n’est pas due lorsque le comportement est déontologiquement inexcusable.

Faut-il alors estimer que, pour le préfet de police de Paris, le racisme et les violences sont déontologiquement excusables? Mais peut-on penser que le préfet de police de Paris ait pu prendre cette décision sans un accord préalable du ministère de l’Intérieur? Est-on ici dans une forme extrême du « en même temps »? Car, comment peut-on entendre un ministre de l’Intérieur expliquer que ces policiers méritent la révocation, un président de la République donner une interview chez « Brut » où il condamne l’agression de Michel Zecler et, « en même temps », avoir un préfet qui s’engage à faire payer par l’Etat la défense d’individus dont chacun a pu apprécier la sauvagerie?

Pour Dominique SOPO, président de SOS Racisme, « cette nouvelle péripétie dans la longue liste des aberrations et des indécences montre en tout cas à quel point il est ardu d’obtenir des changements au sein des forces de l’ordre, au-delà des annonces et des formules qui épousent l’émotion – nécessairement ponctuelle – du moment. C’est pour cela que les militants, face à l’inertie tranquille et obscène des comportements et des mentalités racistes tout autant qu’au cynisme qui pousse à les accompagner, doit toujours faire preuve d’endurance et d’abnégation s’il veut faire bouger les lignes ».

Si le chef de l’Etat veut que sa parole de fermeté contre les violences policières et les expressions de racisme qui s’y déploient puisse être considérée comme crédible, il doit mettre un terme à ces signaux contradictoires et donner consigne au ministère de l’Intérieur et au préfet de police de Paris de mettre un terme à cette protection fonctionnelle, déshonneur pour l’Etat et insulte aux victimes du racisme et des violences commises par des agents de l’Etat.