« Plan immigration » : quand le gouvernement court après l’électorat de l’extrême-droite

Ce lundi soir, Edouard Philippe a esquissé les grandes mesures de son « plan immigration », qu’il devrait rendre public ce mercredi. Le chef du gouvernement a d’ores-et-déjà annoncé vouloir trouver un dispositif permettant de « s’ajuster en temps réel aux besoins de nos entreprises » afin de « faciliter » l’immigration économique légale.

Pour SOS Racisme cette mesure, qui porte grandement atteinte à la santé individuelle des personnes concernées et qui va à l’encontre de tous les principes de santé publique, ne sert que d’effet d’annonce. En effet, l’immigration est déjà très contrôlée en France et notamment soumise à une autorisation délivrée par les services du Ministère du travail. La communication du gouvernement vise, une fois de plus, à sous-entendre que l’immigration n’est pas assez contrôlée dans notre pays. En expliquant vouloir « chiffrer » le nombre d’immigrés professionnels dès l’été 2020, le gouvernement place les immigrés comme responsables de la crise sociale en cours en France et témoigne d’une logique malsaine de fermeture.

De plus, le gouvernement d’Edouard Philippe entend faire preuve de « plus d’exigence » concernant l’accès aux soins pour les demandeurs d’asile en mettant en place un délai de trois mois avant d’avoir accès à la sécurité sociale de base. Comment peut-on demander aux étrangers de s’intégrer tout en leur refusant des soins élémentaires ? En parlant de « tourisme médical », le gouvernement renvoie les migrations à du loisir et le fait de quitter son pays à un choix libre de tous facteurs extérieurs : ce qui est totalement faux.

En faisant des effets d’annonce sur le durcissement de la politique migratoire, le gouvernement d’Edouard Philippe ne répond pas aux grands défis de notre société en la matière et ne fais que courir après les votes de l’extrême-droite.