Mise en liberté des agresseurs de Michel Zecler : face aux violences et au racisme dans la police, des institutions défaillantes

Aujourd’hui, deux décisions en lien avec des comportements racistes et/ou violents de la part de policiers ont été prises. Chacune des deux est inquiétante.

C’est tout d’abord avec une certaine consternation que SOS Racisme apprend la mise en liberté de deux de agresseurs de Michel Zecler. Incarcérés depuis le 30 novembre dernier, ces deux individus vont certes être soumis à un contrôle judiciaire relativement strict. Mais, non sans raison au regard de la particulière amoralité de ces individus, il avait été initialement estimé que les risques de concertation et de pression étaient tels que seule la détention provisoire semblait de nature à les conjurer. Cette mansuétude interroge d’autant plus qu’elle s’exerce dans des délais quasiment record. Il est en effet peu banal que des justiciables attendent aussi peu avant de voir leurs demandes de mise en liberté examinées. Sauf à ce que cela dénote une amélioration du service public de la justice, il faudrait alors émettre l’hypothèse d’un traitement préférentiel à l’endroit de personnes qui ont pourtant manifestement déshonoré l’uniforme qu’elles portaient.

En outre, il a été révélé que la commission de discipline chargée d’étudier le dossier du policier qui, en avril dernier, avait qualifié un Egyptien de « bicot » a proposé à la DGPN une mesure de 3 jours de suspension. Si l’on espère, bien que cela soit fort peu probable, que la DGPN prononce une sanction plus lourde, il n’en demeure pas moins que le fait qu’une proposition aussi légère soit proposée est un problème en soi. Tout comme est problématique le fait que, dans ce dossier, aucune enquête de l’IGPN, qui en avait pourtant le pouvoir, ne semble avoir été mise en mouvement pour étudier les raisons qui font qu’un policier, au milieu de collègues, puisse se sentir en suffisantes connivence et impunité pour tenir des propos d’un racisme crasse.

Cette journée aura montré que, dès lors qu’il s’agit de violences et de racisme au sein de la police, les institutions, qu’il s’agisse de la police elle-même ou de la justice, sont traversées de défaillances qui confinent au dysfonctionnement.

SOS Racisme réitère sa demande que des mesures dignes de ce nom soient enfin mises en oeuvre pour mettre un terme à une situation qui conduit in fine des personnes qui ont la charge de servir la République et de défendre les citoyens à se comporter à l’exact opposé des valeurs qu’elles ont juré de défendre.