6 avril 1944 : rafle des enfants d’Izieu

Cette nuit, je suis passé devant un lieu rendant hommage aux 44 enfants d’Izieu. La plaque y rappelait que ces enfants avaient été raflés le 6 avril 1944.

Je me suis alors remémoré l’histoire tragique de ces enfants déportés parce qu’ils étaient porteurs de ce qui était un crime dans la France occupée et collabo : être juif. Un « brave Français » dénonça aux autorités allemandes cette maison que Sabine Zlatin et son mari avaient ouverte pour sauver des enfants juifs de la mort et leur offrir des moments d’insouciance.

Le 6 avril 1944, la Gestapo de Lyon dirigée par Klaus Barbie rafla les enfants et leurs encadrants. Brièvement enfermés à la prison de Montluc, ils partiront vers Drancy puis, pour la quasi totalité d’entre eux, vers Auschwitz. De ces 44 enfants âgés de 4 ans à 17 ans, aucun ne survivra.

Réfugié en Amérique du Sud pendant plusieurs décennies, Klaus Barbie, le « boucher de Lyon » qui tortura Jean Moulin, fut retrouvé grâce à l’abnégation de Serge et Beate Klarsfeld. Extradé en 1983 de la Bolivie vers la France, il dut affronter ses responsabilités dans le destin des enfants d’Izieu. Il dut le faire lors d’un procès exceptionnel qui s’ouvrit le 11 mai 1987 à Lyon, la ville d’où il faisait jadis régner la terreur nazie. Lâche, Barbie refusera de comparaître durant la quasi-totalité des audiences.

Absente le jour de la rafle car cherchant un nouveau refuge pour les enfants, Sabine Zlatin, dont le mari fut déporté et assassiné avec les enfants cachés, témoigna lors de ce procès à l’issue duquel, pour la première fois, la France condamnait un assassin pour crimes contre l’Humanité.

En 1994, à l’initiative de Sabine Zlatin, fut créé le Mémorial des enfants d’Izieu, aujourd’hui la Maison d’Izieu. Un lieu pour se rappeler que la haine raciste et antisémite, toujours, finit dans le crime.

 

Dominique Sopo, Président de SOS Racisme