15 Mars : Journée internationale contre les violences policières

Cette journée est née au Canada à l’initiative du COBP (Collectif opposé à la brutalité policière) en 1997. Des manifestations ont d’abord eu lieu dans les rues de Montréal, puis se sont propagées quelques années plus tard en Europe, au Nigéria, aux Etats-Unis et au Mexique.

Cet évènement avait pour but initial de dénoncer par exemple, le « nettoyage social », la militarisation, l’impunité, le profilage social / racial / politique, la dérive sécuritaire etc. Il s’agit de dénoncer les dérives de forces répressives qui abusent de leus pouvoirs, notamment envers des minorités et des opposants à l’extrême-droite, le COPB ayant été créé suite à des arrestations et répressions violentes de manifestants mobilisés contre une manifestation d’extrémistes.

En tant qu’organisation de la société civile amenée à manifester, SOS Racisme a une attention particulière sur la liberté de manifester que des violences policières pourraient obérer. Plus particulièrement, l’organisation antiraciste s’intéresse au racisme au sein des forces de l’ordre.

Ainsi, en avril 2020, SOS Racisme a lancé une pétition qui rassemblait organisations nationales, syndicats, partis politiques, élus et personnalités artistiques, intellectuelles et universitaires. Cette pétition visait à lever le tabou sur le problème du racisme dans la police et à mettre en place des mesures concrètes pour lutter contre ce phénomène violent, mesures concrètes que nous réclamons d’ailleurs depuis plusieurs années.

SOS Racisme demande la reconnaissance de l’existence d’un racisme au sein des forces de l’ordre et la mise en oeuvre de propositions et de mesures concrètes afin de lutter contre une réalité qui déshonore la République et ses principes auxquels nous sommes fermement attachés.

Pour que nous puissions renouer un lien de confiance avec une police qui doit incarner les valeurs de la République, SOS Racisme demande :

  • L’instauration du ticket de contrôle afin de lutter contre le contrôle au faciès.
  • L’amélioration de la formation des forces de l’ordre (déconstruction des préjugés, méthodes d’interpellation…).
  • La réforme des corps d’inspection internes de la police (IGPN et IGS) afin qu’y soient associés des magistrats et le Défenseur des droits.
  • La publication des chiffres des violences policières, tout comme sont publiés les chiffres des violences subies par les membres des forces de l’ordre.
  • La remise en place d’une police de proximité et la fin de la politique du chiffre.
  • L’interdiction des méthodes d’interpellation connues pour être dangereuses.
  • L’affectation de policiers expérimentés dans les zones les plus difficiles.

SOS Racisme s’est également mobilisé en hommage à George Floyd en organisant des rassemblements dans de nombreuses villes en juin dernier. SOS Racisme a notamment organisé le rassemblement du 9 juin sur la place de la République à Paris qui se déroulait pendant les obsèques de cette victime du racisme aux Etats-Unis.

SOS Racisme, enfin, apporte son appui aux victimes du racisme au sein des forces de l’ordre, que ces victimes soient des citoyens ou qu’elles aient en outre la qualité de policiers ou de gendarmes subissant une ambiance de racisme de la part de leurs collègues sur leur lieu de travail.

Le 15 mars 2021 est pour l’association une nouvelle occasion de renouveler sa demande. Car les violences policières, si elles impliquent certes des individus, sont le fruit des doctrines de maintien de l’ordre, d’un discours politique fréquemment dans le déni de ces violences et donc tacitement dans leur acceptation, de préjugés très négatifs sur les populations des quartiers populaires et d’origine immigrée ainsi que de l’absence de mesures visant à y remédier.