Ousmane, intervenant en milieu scolaire
L’éducation et la déconstruction des préjugés sont au cœur de l’action de SOS Racisme. Travail de sensibilisation des élèves et des étudiants comme de la communauté pédagogique, tout au long de l’année, les bénévoles de SOS Racisme interviennent en milieu scolaire.
Répondant aux sollicitations de la communauté éducative nous sommes partie prenante chaque année de l’organisation de la semaine d’éducation contre le racisme qui se déroule autour du 21 mars – date de la journée internationale contre le racisme. Grâce à l’expérience acquise au fil des ans nous intervenons dans tous types de structures et nous adaptons à tous âges : primaires, collèges, lycées, centres de loisirs, centres sociaux,…
Trois questions à Ousmane, médiateur intervenant en milieu scolaire
Pourquoi faire un service civique à SOS Racisme ?
Pendant mes études, j’ai trop souvent été amenée à entendre des propos choquants et inacceptables et à voir les effets du racisme « ordinaire » dans mon quotidien. J’ai eu envie de faire quelque chose, à mon niveau, pour contribuer à changer ça. J’ai eu l’occasion de rencontrer des bénévoles de SOS Racisme dans ma fac, ils m’ont parlé des interventions dans les écoles, j’ai eu envie d’y participer et à la fin de mon master de droit je me suis engagé pour faire un service civique.
Comment ça s’est passé ?
J’ai été formé dans un premier temps au module « Fais Reculer les Discriminations ». Pour moi, c’était quelque chose de très concret et surtout de facilement transmissible. Etre informé sur ses droits concernant les discriminations est un moyen simple et efficace pour les combattre. Ne pas savoir que l’on est protégé par la loi est un véritable handicap qui peut conduire au repli sur soi, ou à la violence.
Est-ce que ça marche ?
C’est sûr que prétendre changer le monde en passant deux heures auprès d’une classe peut paraitre ambitieux, mais quand on s’aperçoit à la fin du débat que certains élèves ont très bien compris que le racisme et les discriminations ne sont pas des fatalités et qu’ils peuvent agir eux même pour changer les choses c’est très encourageant. On n’aborde que rarement ces questions, même en famille mais ils sont pourtant au cœur de leur quotidien. Les aborder sereinement dans le cadre de l’école, au même titre que de la sensibilisation à la sécurité routière ou aux maladies sexuellement transmissibles, ça permet d’inscrire la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations comme des sujets très sérieux et très importants pour tous.
Es-tu optimiste pour l’avenir ?
Au fil de mes interventions j’ai réalisé que beaucoup d’élèves pouvaient avoir des comportements discriminatoires ou des propos violents, sans pour autant adhérer à une idéologie raciste ou antisémite. Ce travail que nous faisons permet à chacun de comprendre qu’il peut avoir des préjugés, même s’il est lui-même victime de préjugés.
Même si je vois que les idées réacs de Zemmour ou de Le Pen sont en train de gagner du terrain, je crois toujours au grand potentiel de solidarité et de fraternité qu’il y a dans notre pays. Tous les jours je vois des gens qui se bougent pour améliorer les choses. Il ne faut surtout pas baisser les bras : la société bouge vite. Plus nombreux nous serons à y travailler, plus vite ça bougera !
Chaque semaine, SOS Racisme réalise des interventions dans les écoles
pour lutter contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations.
Pour cela, nous organisons des formations accessibles à tous ceux qui souhaitent contribuer à ce travail essentiel pour le vivre ensemble.
Les 3 étapes pour devenir médiateur
- Prendre contact : une personne du pôle éducation te présentera les différentes actions et pourra répondre à tes questions sur les interventions, les modules, et le rôle du médiateur.
- Suivre une formation Nous organisons régulièrement les formations des formateurs. Une session type dure 4 heures à l’issue desquelles tu maîtriseras les principales définitions et les arguments nécessaires pour mettre en oeuvre un module d’intervention d’une durée de 2h.
- S’inscrire dans les plannings Etre médiateur, c’est avant tout donner de son temps. Selon tes disponibilités s’inscrire dans le planning nous permet une planification des interventions tout au long de l’année.