De « l’immigré » au « migrant » : si proches mais si loin
Les mots ont un sens, mais ils ont aussi une géographie, un lieu dans cet espace-temps de la mobilité des peuples. Il convient de revenir sur quelques définitions qui ont fait l’objet de récupérations banalisées. Le brouhaha médiatique n’a pas aidé, la confusion s’est installée, les propos mélangés. Loin des débats passionnés en direct à la télé, retour sur des définitions fondamentales.
Par Mounir BELHIDAOUI
L’IMMIGRÉ
La première définition de l’« immigré » est donnée par la convention de Rome, en 1924. Elle considère comme immigrant « tout étranger qui arrive dans un pays pour y chercher du travail et dans l’intention exprimée ou présumée de s’y établir de façon permanente ; est considéré comme simple travailleur tout étranger qui arrive dans le seul but de s’y établir temporairement ».
LE RÉFUGIÉ
Fuir une zone de guerre, la persécution, pour être protégé : voilà ce qui caractérise le réfugié, qui quitte un pays où il se sent menacé pour demander asile ailleurs. Le réfugié migre, poussé par le désespoir, dans l’idéal constant d’une vie meilleure. Il est reconnu spécifiquement comme tel, notamment par la Convention de Genève, et plus largement par le droit international.
LE MIGRANT
Le migrant peut très bien choisir la mobilité pour des raisons qui ne concernent en rien l’état politique d’un conflit. Il peut choisir de partir pour des raisons économiques, culturelles, politiques. Barry Malone, de la chaîne Al Jazeera, a publié une tribune intitulée « Ne les appelez plus migrants », qui a fait l’effet d’un boom dans les médias outre-Manche, jusqu’aux États-Unis (La BBC et le Washington Post se sont saisis de la question).
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‘Immigration : la France, terre d’accueil’ ?