Violente agression raciste à Dole : SOS Racisme demande à ce que la « tentative d’homicide » soit retenue
Le 21 avril dernier, Adil Sefrioui, quadragénaire et artisan électricien à Dole, avait failli mourir des suites d’une agression raciste hallucinante. Ce vendredi à 8h30, l’auteur des faits sera jugé devant le tribunal judiciaire de la ville.
Intrigué par un homme qui semblait prendre en photo son domicile ainsi que sa famille, il était alors allé à sa rencontre. Ce dernier lui rétorqua « aaah, bicot, tu passes sous le capot aujourd’hui ! ».
Cette menace d’un racisme violent et assumé fut mise à exécution quelques minutes plus tard lorsque l’assaillant remonta dans sa voiture et accéléra en direction de la victime. « Il a accéléré pour me faucher », dira plus tard Adil Sefrioui.
Le climat actuel qui règne au sein de la société est plus que préoccupant. Comme l’Histoire le confirme régulièrement, les paroles finissent par entraîner des passages à l’acte. La libération de la parole raciste, patente depuis plusieurs mois, est telle que notre pays risque de voir se multiplier les agressions aussi graves que celle qui a failli coûter la vie à Adil Sefrioui.
C’est pourquoi il est urgent que chacun ait la conscience de l’impact de ses propos et que nul – responsable politique, médias, citoyens – ne tourne la tête face à l’installation d’un climat délétère orchestré par des officines médiatico-politiques faisant commerce de la haine.
SOS Racisme a confié à Maître Stéphane Billaudel le soin de se constituer partie civile pour l’association aux côtés d’Adil Sefrioui. Lakdar Benharira, président de SOS Racisme Jura, sera par ailleurs présent à l’audience afin de soutenir la victime et rappeler la gravité du racisme sur le lien social. A l’occasion de l’audience, SOS Racisme dira son étonnement sur la qualification des faits. En effet, Adil Sefrioui a été ciblé par une tentative de meurtre et n’est pas, selon l’étrange qualification retenue, la « simple » victime de violences aggravées. Cette tentative d’homicide doit être reconnue comme telle, sauf à minimiser les agressions à caractère raciste. C’est devant les Assises que l’affaire d’Adil Sefrioui aurait dû être d’emblée jugée.