Violences à Nantes

Ce mardi 3 juillet à Nantes, suite à un contrôle et d’une tentative de fuite, un jeune homme a été tué par balle par un policier. Ce dernier a ouvert le feu sans sommation et a touché le jeune homme à la carotide. Il est décédé à son arrivée à l’hôpital. 
L’annonce de sa mort a alors déclenché le soir-même des violences dans le quartier du Breil où se sont produits les faits. Le SRPJ de Nantes et l’IGPN ont été saisis de l’enquête afin de déterminer dans quelles circonstances le policier a fait usage de son arme.  
SOS Racisme s’interroge sur la pertinence de l’utilisation de cette arme à feu dans des circonstances qui ne semblaient pas la justifier. Nous demandons que toute la lumière soit faite sur cette mort. 
Au-delà des circonstances qui entourent cette affaire, les réactions de violence montrent qu’elle est à nouveau vécue comme l’illustration d’une injustice vécue par une partie de la jeunesse face à des comportements policiers trop souvent réputés humiliants, comportements qui entachent là aussi trop fréquemment l’ensemble de la profession
C’est pourquoi notre pays doit avoir la maturité nécessaire pour affronter la problématique des relations entre la police et la population, et en particulier la jeunesse des quartiers populaires.
C’est là la responsabilité des pouvoirs publics que de ne pas, une fois de plus, rater une occasion d’engager un travail de réflexion sur ce sujet, au risque, comme depuis de nombreuses années, de devoir compter d’autres morts et d’autres violences, dans un contexte où la présence de la police est évidemment nécessaire pour lutter contre la délinquance. C’est également la responsabilité des pouvoirs publics de questionner la forte augmentation du recours des armes à feu par les policiers qui, jusqu’aux derniers discours politiques et évolutions législatives sur les règles d’utilisation desdites armes, en faisaient un usage beaucoup plus rare.
Face à cette situation, SOS Racisme rappelle que les violences comme celles qui se sont déroulées cette nuit – et dont les habitants du quartier du Breil sont les premières victimes – ne sauraient être une réponse. L’injustice se combat par la mobilisation collective en vue de la transformation du réel.
Des militants de SOS Racisme et d’autres associations se rendront dans le quartier du Breil ce soir afin d’y rencontrer les habitants et les acteurs associatifs.
 
 
Contact presse :
Samia CHABBAOUI
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