Une ancienne candidate Reconquête devant la justice ce jeudi 8 février pour avoir suggéré « le retour aux ratonnades » après le meurtre de Thomas P. à Crépol
« Dans les années 80 il existait des ratonnades – au risque de choquer on peut recommencer, mais nous ne laisserons pas nos enfants se faire assassiner lâchement par des racailles en surnombres et armés. Puisque le Gouvernement ne bouge pas, les Français de Province vont montrer à Paris comment il faut les traiter. Il vaut mieux que les flics les trouvent avant les locaux, car il risque d’y avoir de gros dommages collatéraux – chez les chasseurs et les agriculteurs les wesh wesh ne vont pas faire la loi. »
Suite à ces propos, SOS Racisme avait immédiatement porté plainte.
Dans les propos incriminés, il est fait référence aux « ratonnades » des années 1980, le terme « ratonnades » renvoyant aux exactions commises contre des personnes d’origine maghrébine. Ainsi, en août 1973 à Marseille, un chauffeur de bus est tué un Algérien (qui sera ultérieurement déclaré pénalement irresponsable). Suite à cet acte, et ceci dans un contexte de tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie au moment du premier choc pétrolier, sur fond de rancœur héritée de la guerre d’Algérie et dans une ambiance de campagnes ciblant les immigrés nords africains, une cinquantaine d’Algériens sont assassinés dont au moins 17 dans la région marseillaise. La série d’agressions culmine avec l’attentat du 14 décembre 1973 contre le consulat d’Algérie à Marseille, qui fait quatre morts. Des personnes s’organisent et mènent des « ratonnades » avec pour seul but de commettre des violences contre des Algériens. Au printemps 1980, plusieurs « ratonnades » contre des maghrébins étaient menées notamment à Bondy (Seine Saint Denis) par des groupes d’extrême-droite.
Le tribunal correctionnel de Montpellier sera amené à juger Florence Médina pour ces propos manifestement constitutifs d’un appel à la haine et d’une apologie de crime à caractère raciste. SOS Racisme, partie civile dans cette affaire, s’inquiète d’un tel déferlement de haine et espère qu’il ne restera pas impuni.
Pour Dominique Sopo, président national de SOS Racisme, « Florence Medina a pris une lourde responsabilité en rendant publics de tels propos. Et cela est d’autant plus grave qu’elle est une ancienne candidate, parfaitement consciente du poids de la parole publique. Au regard de ses liens avec le parti zemmouriste, il est clair que les propos énoncés n’étaient pas simplement le fruit d’une émotion incontrôlée mais avaient pour but d’inciter à des passages à l’acte racistes. »
Pour Cassandra Gustave, présidente de SOS Racisme Hérault, « En tant qu’antiracistes, attachés aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité, nous devons nous dresser pour refuser cette parole raciste insupportable, qui plus est de la part d’une personne qui prétendait en 2022 à représenter la Nation. L’extrême-droite et ses idées haineuses poussent au crime. Nous continuerons de la combattre sans relâche. »