En décembre 2019, les victimes d’agressions sexuelles à bord d’Uber lançaient le hashtag #UberCestOver pour dénoncer les faits subis. Depuis le début de la semaine, des actes de racisme de la part de chauffeurs du prestataire et de son concurrent Kapten ont été signalés à SOS Racisme.
« D’origine asiatique, j’ai vécu de la discrimination raciale de la part des chauffeurs VTC. » Voici le message qu’a reçu ce lundi le service juridique de SOS Racisme. A ce témoignage vient s’ajouter celui de ce mercredi 4 mars : « Je vous contacte car une amie chinoise à Paris a été victime de messages à caractère discriminatoire de la part d’un chauffeur Uber. » Après avoir tenté à plusieurs reprises de commander un VTC, voici le message que la victime a reçu :
Dans son signalement, l’une des victimes raconte : « Hier soir, j’ai voulu commander une course mais deux chauffeurs de suite ont annulé la course après m’avoir vu. Le dernier a même accéléré d’un coup pour que je ne puisse pas monter dans la voiture. » Elle ajoute : « J’ai dû appeler le troisième chauffeur pour être sûre qu’il me prenne. J’ai conscience que tous les chauffeurs ne sont pas comme ça, mais cela m’est arrivé deux fois coup sur coup. » La victime conclut son email en expliquant être « fortement blessée » par ce qui s’est passé. Jointe par SOS Racisme, elle explique avoir été discriminée à plusieurs reprises le week-end dernier : « Dans les cafés et restaurants, on nous met à l’écart. On nous regarde mal, on nous parle mal et les gens se cachent le visage lorsqu’ils nous voient. »
Contacté par cette dernière, Kapten n’aurait pas donné suite.
Quant à Uber, ils se sont contentés d’une réponse automatique (ci-contre).
Il y a tout juste une semaine, SOS Racisme lançait une campagne de sensibilisation sur le racisme anti-asiatique. Force est de constater que, plus grave encore que les propos et les gestes déplacés, les personnes d’apparence supposée asiatique ou d’origine asiatique se voient désormais refuser l’accès à des services. C’est pourquoi SOS Racisme se joint aux victimes et exige des excuses publiques de la part de Kapten et de Uber et demande à ce qu’une politique interne de lutte contre les discriminations et les préjugés soit mise en place dans ces entreprises. |