Suspicion de propos racistes tenus par un policier : toute la lumière doit être faite

Ce lundi, une intervention policière qui a eu lieu dans le quartier Moulins à Lille a suscité une vive émotion suite à une vidéo de cette intervention. En effet, dans cette scène tendue – la police intervenait pour des violences en réunion-, une insulte raciste fuse, comme l’atteste une vidéo.

Il a été rapporté, sans que la vidéo puisse en faire foi, que cette insulte émanait d’un policier. SOS Racisme note qu’une enquête administrative a été ouverte. Mais nous demandons qu’elle ne se limite pas à la seule étude de l’usage légitime – ou non – de la force. Nous demandons en effet que toute la lumière soit faite sur l’identité de l’auteur de cette insulte raciste.

S’il s’agit d’un policier, les sanctions devront être à la hauteur de cet acte particulièrement intolérable de la part d’un fonctionnaire d’Etat. Mais, au-delà, l’on pourra constater à quel point la version selon laquelle ce propos aurait été tenu par un policier a spontanément rencontré une forte crédibilité auprès de nombreux internautes.

Cela montre à quel point l’image de la police est dégradée, notamment du fait de comportements ou de propos racistes qui sont trop rarement sanctionnés, quand ils ne sont pas tus ou niés. A force de faire l’autruche depuis plusieurs années sur cette situation inadmissible, les pouvoirs publics ont contribué à installer un climat délétère de défiance à l’endroit de la police nationale.

La gêne à ouvrir le chantier du racisme dans les forces de l’ordre est manifeste depuis trop longtemps. Les propos violemment racistes – clairement prononcés par des policiers – tenus à l’Île-Saint-Denis le 26 avril (« bicot »…) ont d’ailleurs conduit SOS Racisme à prendre l’initiative d’une très large interpellation du Premier ministre. Cette interpellation a réuni de très nombreux associatifs, responsables politique, élus nationaux et locaux, intellectuels, universitaires, artistes…

Communiquée au Premier ministre le 3 mai, cette interpellation demandait au chef du gouvernement d’ouvrir le chantier de la lutte contre le racisme au sein de la police et de la gendarmerie. A ce jour, l’interpellation, dont les premiers signataires incluent 300 personnalités et structures, n’a fait l’objet d’aucune réponse.