SOS Racisme demande la démission du Préfet Lallement et appelle à la mobilisation pour les marches des libertés

Le jeudi 26 novembre à 20h, sur le plateau du journal télévisé de France 2, le ministre de l’Intérieur a été confronté à la violence de l’agression raciste dont a été victime Michel Zecler de la part de policiers. Devant l’évidence de l’agression perpétrée aux cris de « Sale nègre », le ministre a annoncé la suspension et la future révocation des 3 agresseurs. Dans le même temps, il a réaffirmé son soutien au préfet de police de Paris, Didier Lallement.

SOS Racisme considère que Didier Lallement a manifestement commis une faute en ne suspendant pas les policiers dès qu’il a eu connaissance des vidéos établissant la réalité des faits. Que penser d’un préfet qui tergiverse pour suspendre des fonctionnaires de police qui agressent un homme, lui lancent des propos racistes, produisent des faux et violent des lieux privés ?

Mais, au-delà de cette affaire qui a elle seule aurait dû entrainer des sanctions à l’endroit du préfet, il s’avère que l’action de ce dernier est une succession de faits qui montrent qu’il est à la tête d’une institution à la dérive sur le plan du respect des principes républicains.

 

Que l’on juge :

 

  • Yeux crevés et mains arrachées pendant les manifestations de Gilets jaunes.
  • Témoignages édifiants recueillis par des journalistes sur des commissariats et des bac gangrénés par le racisme.
  • Policiers qui, il y a quelques mois, qualifiaient un Egyptien de « bicot », à la suite de quoi SOS Racisme avait lancé, dans une tribune Aujourd’hui en France – Le Parisien, un appel soutenu par de nombreuses personnalités, à ouvrir le chantier du racisme dans la police.
  • Il y a quelques jours sur la place de la République, une manifestation pacifique de soutien aux exilés qui se finit dans des coups assénés aux réfugiés, aux militants associatifs et aux journalistes.

 

Et donc aujourd’hui des policiers qui se sentent en situation d’impunité suffisante pour, en plein cœur de Paris, agresser un homme noir aux cris de « Sale nègre ».

Comment, dans un pays attaché à des principes démocratiques, le responsable de l’institution autrice de cette chaîne de faits n’aurait-il pas à répondre de tels « exploits » ?

Pour rappel, SOS Racisme avait lancé en 2018, suite à l’affaire Théo, une Adresse citoyenne, présentant nos propositions pour lutter contre le racisme dans la police et pour l’amélioration des rapports police-population. Malgré les interpellations répétées de l’association, ces alertes et propositions sont demeurés sans effet.

Le bilan est aujourd’hui sans appel. Le préfet Lallement use de méthodes du maintien de l’ordre dénoncées par de nombreux observateurs français comme internationaux. Il est l’auteur de sorties publiques clivantes et caricaturales. Il a enfin récemment montré sa réticence manifeste – ne serait-ce que par abstention – à exercer toute forme de contrôle républicain sur certains éléments de la police nationale qui font preuve de comportements racistes, humiliants et violents et entachent ainsi gravement la confiance nécessaire entre la police et la population.

Pour tous ces faits, le préfet de police de Paris, Didier Lallement, est devenu le symbole d’une hiérarchie incapable de réguler une institution policière à la dérive.

 

Pour l’ensemble de ces motifs et pour enfin retrouver le chemin de la raison et de l’apaisement, SOS Racisme demande au chef de l’Etat de démettre le préfet de police de Paris de ses fonctions. (Notre pétition).

 

Les évènements récents ont démontré une nouvelle fois, si cela était nécessaire, le caractère indispensable des vidéos diffusées « sauvagement » sur internet pour permettre à la population de légitimement réclamer des comptes à sa police. Pour cela, SOS Racisme est pleinement mobilisé, aux côtés des syndicats et organisations de défense des droits humains, pour réclamer l’abandon de l’article 24 du projet de loi dit de « Sécurité Globale ».

SOS Racisme appelle l’ensemble des citoyennes et citoyens à se mobiliser massivement ce samedi pour dénoncer le racisme dans la police, les violences et dire notre rejet du projet de loi sécurité globale.