Série de vols avec violences sur des personnes d’origine asiatique : jusqu’à 6 ans de prison ferme pour les agresseurs
Ces jeudi 14 et vendredi 15, se tenait le procès de trois hommes devant le Tribunal de Créteil pour près d’une trentaine de vols à l’arraché particulièrement violents à l’encontre de personnes d’origine asiatique.
Ces actes répétés – qui remontent au début de l’année 2019 – faisaient l’objet d’un mode opératoire bien précis et l’existence d’un mobile raciste n’a fait l’objet d’aucun débat à l’audience : les trois prévenus ont reconnu avoir ciblé précisément leurs victimes, pour la plupart des femmes, sur la base de leur apparence physique.
Ils sont en effet partis du principe que les origines présumées asiatiques des personnes laissaient penser qu’elles avaient de l’argent sur elles, reconnaissant même que cette idée provenait de préjugés sur les « Chinois ».
Le choix des communes et quartiers visés par le groupe d’individus est aussi significatif. Il s’agit en effet du 13e arrondissement de Paris et de plusieurs communes du Val-de-Marne (Vitry-sur-Seine, Ivry-sur-Seine) historiquement connus pour accueillir une proportion importante de personnes d’origine asiatique.
Ces multiples agressions ne sont d’ailleurs pas sans rappeler le vol à l’arraché d’une particulière violence qui avait entraîné la mort du couturier chinois Chaolin Zhang à Aubervilliers en août 2016, dont l’agression était dictée par ces mêmes préjugés à l’encontre des personnes originaires d’Asie.
Ces agissements créent un sentiment d’exclusion et de crainte de tout un groupe de la population vivant en France et font échec à un idéal de respect et de vivre ensemble que notre association s’attache à défendre et à promouvoir au quotidien.
SOS Racisme, qui était partie civile au procès et représenté par Me Calvin Job, se félicite de ces condamnations (respectivement 6 ans de prison ferme, 5 ans de prison ferme dont 12 mois avec sursis et 36 mois de prison ferme dont 18 avec sursis), à la hauteur de la gravité des faits et de la ténacité de ces préjugés. Cette condamnation démontre par ailleurs une nouvelle fois l’intérêt de faire valoir ses droits et la nécessaire persévérance des victimes pour que justice soit rendue et réparation finalement obtenue.