Scandale du Panama : le monde opaque du clan FN
Les affaires financières des proches de Marine Le Pen laissent beaucoup de questions sans réponses après la divulgation des informations par le Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ), aussi appelée le leak Panama Papers. Depuis avril 2014, la justice enquête sur le financement de plusieurs campagnes du Front National, et notamment sur « Jeanne », le micro-parti de Marine Le Pen, ainsi que sur le financement des campagnes présidentielle et législative de 2012.
Selon les résultats des investigations menées par des rédactions du monde entier, des personnes gravitant de très près autour de Marine Le Pen ont réalisé des montages offshore sophistiqués impliquant des paradis fiscaux, dont le Panama, afin, dixit Le Monde, « d’échapper aux services antiblanchiment français ». Le Front national a beau s’en défendre, il est lié à cette affaire par le fait qu’un des mis en cause, l’ancien gudard Frédéric Chatillon, par ailleurs ami très proche de Marine Le Pen, est le dirigeant de Riwal, une société qui entretient des liens financiers avec le parti d’extrême droite. Rappelons que Frédéric Chatillon est par ailleurs mis en examen pour financement illégal de campagnes électorales pour les affaires susmentionnées.
Des amitiés sulfureuses, des ingénieries financières opaques, des montages complexes pour exfiltrer de l’argent : tout est bon dans l’pognon ! Où sont les promesses du FN qui a déclaré la lutte contre l’évasion fiscale en 2015 ?
« Afin de lutter contre le phénomène de délocalisation indue des profits, facilité par la forte expansion de l’économie numérique, le Front National réitère sa volonté de lutter contre le dumping fiscal entre Etats membres de l’Union »
Bertrand Monot, stratégiste économique du FN
Ces nouvelles révélations appellent deux commentaires :
Tout d’abord, le Front national et certains de ses dirigeants ou proches, qui donnent des leçons de patriotisme à la terre entière, semblent manifestement amoureux de l’argent venant de l’étranger, comme le montrent les prêts accordés par des banques russes proches du clan Poutine, et ont une forte tendance à transformer l’argent français en argent étranger, comme le montre la présente affaire ou celle des comptes suisses de Jean-Marie Le Pen.
Ensuite, les liens financiers troubles qui unissent Frédéric Chatillon et le Front national posent la question d’un potentiel intérêt que le Front national aurait pu retirer dans ce montage offshore révélé par les Panama Papers.
SOS Racisme espère que la justice sera en mesure d’éclairer ces zones d’ombre et contribuera à assainir les pratiques financières les plus douteuses qui seraient susceptibles de continuer à entacher le financement de la vie politique française.
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