Racisme dans la police : SOS Racisme soutient les policiers harcelés et demande à être reçu par le Ministre de l’Intérieur

« On voit bien que certains collègues nous regardent en tant que Maghrébins et non en tant que policiers. » A la suite de l’attaque du 3 octobre 2019 à la préfecture de police de Paris, perpétrée par un fonctionnaire de l’institution, les policiers arabo-musulmans (ou perçus comme tels) sont la cible de propos déplacés et de stigmatisations.

L’association SOS Racisme soutient donc les policiers victimes d’amalgames.

Nous réitérons par ailleurs notre demande à être auditionnée par le Ministre de l’Intérieur comme nous l’avions demandé lorsque le président de la République a sollicité le Ministère de l’Intérieur, suite à des comportements de policiers contraires à l’éthique – de lui présenter des propositions en matière de déontologie.

Non seulement il y a nécessité de prendre en considération le problème des rapports police/population qui sont trop souvent marqués, notamment en direction des quartiers populaires, d’une vision stéréotypée et dégradée des populations qui y habitent mais également de prendre à bras-le-corps le problème des relations entre collègues.

En tant que responsable de l’ordre public et en tant qu’employeur, l’Etat a la responsabilité de mettre un terme à ces comportements inadmissibles. Pour Dominique SOPO, président de SOS Racisme, « il est temps pour notre pays de cesser une trop longue politique de l’autruche sur ce sujet, politique qui non seulement installe un climat délétère entre la police et la population ainsi qu’entre les agents de police mais qui, en outre, affaiblit la crédibilité de l’Etat – et donc sa capacité à agir – en matière de lutte contre le racisme ».

L’Etat doit avoir à l’endroit des policiers une parole claire et constante en matière de refus du racisme et des préjugés racistes, veiller à être lui-même porteur d’amalgames douteux (comme le montrent de récents conseils de discipline qui s’appuient notamment sur une pratique rigoureuse de la religion musulmane ou le soutien à la cause palestinienne, là où des propos virulents d’extrême-droite sur les réseaux sociaux ne semblent pas émouvoir l’institution), mettre en place de réelles formations aux préjugés au sein de la police et sanctionner celles et ceux qui se rendraient coupables de propos et de comportements racistes à l’endroit des citoyens ou de leurs collègues.