Propos de Camelia Jordana sur le racisme dans la police : SOS Racisme réitère sa demande que soit ouvert le chantier de la lutte contre le racisme au sein de la police et de la gendarmerie

Lors de l’émission ONPC diffusée sur France 2 dans la nuit de samedi à dimanche, un échange a opposé l’écrivain Philippe Besson à l’actrice Camelia Jordana. Le sujet en était la police.

 

Camelia Jordana a exprimé qu’elle avait peur, comme des milliers de Français, de la police. La raison de sa peur : son apparence physique. En bref, Camelia Jordana a dénoncé le racisme qui marque parfois les rapports qu’entretiennent les membres des forces de l’ordre à l’endroit des citoyens à l’apparence maghrébine ou subsaharienne.

 

SOS Racisme apporte son soutien à cette analyse, qui rejoint celle à partir de laquelle nous avons interpellé le Premier ministre le 3 mai dernier. A travers une tribune[1] signée par plusieurs dizaines d’organisations nationales et locales, ainsi que par près de 300 élus, responsables politiques, syndicaux et associatifs, universitaires et personnalités, nous demandions au Premier ministre d’ouvrir le chantier de la lutte contre le racisme au sein de la police et de la gendarmerie.

 

Nous regrettons que le ministre de l’Intérieur, en s’agrippant à l’emploi du terme « massacrer », ait cru utile de condamner les propos de Camelia Jordana. Cette attitude, qui a également été celle de plusieurs syndicats policiers, est symptomatique de l’impossibilité dans notre pays de traiter du sujet – malheureusement réel – du racisme au sein des forces de l’ordre.

 

SOS Racisme et l’ensemble des signataires de l’interpellation faite au Premier ministre attendent d’ailleurs toujours qu’une réponse leur soit apportée. Quelques heures après que le chef de l’Etat a téléphoné à Jean-Marie Bigard qui l’interpellait sur l’ouverture des bars, nous pensons qu’il serait digne que le gouvernement réponde à des signataires qui l’ont interpellé sur l’ouverture d’un chantier de lutte contre le racisme.

 

Pour Dominique SOPO, président de SOS Racisme, « les réactions aux propos de Camelia Jordana montrent – au mieux – la grande immaturité qui saisit notre pays dès lors que l’on parle du sujet qu’elle a évoqué. A celles et ceux qui ont condamné les propos de Camelia Jordana, il est utile de rappeler ce qu’est la décence républicaine : il est toujours préférable de dénoncer le racisme plutôt que de dénoncer celles et ceux qui le dénoncent. »

[1] http://www.leparisien.fr/faits-divers/ouvrir-le-chantier-de-la-lutte-contre-le-racisme-au-sein-de-la-police-et-la-gendarmerie-03-05-2020-8309799.php