Nicolas Dupont-Aignan ou l’art de mêler haine raciste et désinformation

Ce samedi 25 janvier, Nicolas Dupont-Aignan postait une vidéo tournée à Etampes (Essonne) sur le réseau social Facebook montrant une bagarre sur fond de « gage à la suite d’une séance de tirs au but au foot, dont le perdant a été la cible », informe Le Parisien.

En accompagnement de la vidéo, l’élu écrit pourtant : « A Etampes dans l’Essonne, cette bande de racailles s’amuse à tabasser un lycéen et à filmer son agression. Chez les jeunes, le racisme anti-blanc se banalise en toute impunité ! Pourquoi une telle omerta des médias ? L’inaction du Gouvernement est-elle à visée électoraliste ? »

Si ce « jeu » violent et dangereux inquiète à raison le système éducatif, il n’a par contre aucun rapport avec le racisme. Dans son commentaire accompagnant la vidéo, le Président de « Debout la France » déclare qu’il s’agit de « racisme anti-blanc » et semble ici associer la cause des violences à la seule couleur de peau, que ce soit celle de la victime ou celle des agresseurs. En parlant d’« omerta » de la part des médias, l’élu alimente également les théories complotistes ayant pour conséquence d’exacerber les sentiments de haine raciste au sein de la population.

SOS Racisme rappelle que la question des violences en milieu scolaire est à prendre très au sérieux. Seulement, l’association constate aujourd’hui qu’au lieu de s’interroger sur les comportements violents des élèves et de fournir une analyse constructive, Nicolas Dupont-Aignan, au-delà de n’apporter aucune solution à un problème qui en réalité ne l’intéresse pas, profite de ces images pour tenir des propos stigmatisants à l’égard des « racailles » dont il faut comprendre qu’il s’agit ici des noirs et des arabes.

Il y a deux jours seulement, SOS Racisme établissait le lien entre la hausse des actes racistes et la parole raciste décomplexée dans l’espace public. Aujourd’hui, il semblerait que nous ayons un nouvel exemple de cette parole qui, au-delà de la violence raciste qu’elle comporte elle-même, a permis des avalanches de commentaires racistes que Nicolas Dupont-Aignan s’est manifestement bien gardé de modérer.

Pour Dominique SOPO, président de SOS Racisme, « l’affaire est d’autant plus grave qu’il s’agit d’un élu qui, à l’instar d’ailleurs des autres élus de l’extrême droite et de la droite extrême, n’hésite pas à désinformer et à exciter la population en propageant ou en validant la perception que la France, notamment via ses quartiers populaires, serait assiégée par la vague montante d’une barbarie venue du Maghreb et de l’Afrique ».