Mort de Mohamed Gabsi à Béziers : Trois policiers municipaux placés en garde à vue

Dans la nuit du 8 avril dernier, Mohamed Gabsi décédait dans les locaux de la police municipale de Béziers, suite à son interpellation pour non-respect du confinement et du couvre-feu alors instauré à Béziers.

Malmené par trois policiers municipaux, il avait été maintenu à plat ventre pendant son transfert au commissariat, où il était arrivé inconscient. L’un des policiers aurait alors reconnu s’être assis sur ses fesses.

Trois policiers sont désormais en garde à vue pour « violences volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions ou de sa mission et non-assistance à personne en péril. »

Mort au sein même des locaux de l’instant policière, Mohamed Gabsi, quels que soient l’enchaînement des faits, les éléments médicaux et les responsabilités directes, ne serait vraisemblablement pas décédé si, ce soir-là, il n’avait pas croisé le chemin de ces policiers municipaux.

SOS Racisme et son comité de Béziers, partie prenante du comité « Justice pour Mohamed Gabsi », n’ont eu de cesse, depuis le début de cette affaire, de réclamer justice pour cet homme dont une sortie nocturne a coûté la vie.

Meddy Nedir, président de SOS Racisme Béziers déclare que, « Malgré le caractère tardif de ces gardes à vue, SOS Racisme se réjouit qu’elles aient lieu et attend que ces 3 policiers soient enfin mis en examen ». Car, rappelle Houda Gabsi, sœur de la victime et secrétaire générale de SOS Racisme Béziers, « il est temps que la justice avance et je veux croire que ces gardes à vue sont le signal de cette avancée. »

Par ailleurs, SOS Racisme s’interroge naturellement sur le fait que ce drame se soit déroulé à Béziers, dont le maire d’extrême-droite a, depuis son entrée en fonction, joué sur la corde du « virilisme » et de la stigmatisation envers les populations d’origine maghrébine. L’histoire nous montre, nationalement ou localement, que les discours politiques peuvent être de nature à influencer les comportements des membres des forces de l’ordre sur le plan de la violence et du racisme.

Enfin, cette affaire serait restée une « non-affaire » sans les images prouvant la violence de l’interpellation dont Mohamed a été victime. Une nouvelle illustration, alors que la loi Sécurité globale limite en son article 24 la possibilité de diffuser des images de membres de force de l’ordre, de l’importance de ces vidéos afin que la justice puisse se frayer un chemin.