Messages racistes à l’université de Metz : SOS Racisme dénonce l’absence de sanction de la part de l’établissement
Depuis le début de l’année universitaire, plusieurs étudiants en licence de sociologie de l’Université de Lorraine sont victimes de harcèlement et de propos racistes de la part de deux de leurs camarades qui les ont pris pour cible parce qu’ils étaient noirs.
Moqueries, insultes, photos de singe… Autant de faits et de propos à la fois graves et inadmissibles. Raison pour laquelle SOS Racisme et les étudiants victimes de racisme avaient organisé une grande marche à Metz réunissant des centaines de personnes en avril dernier.
Seulement, ce jeudi 11 juillet, le président de l’Université, Pierre Mutzenhardt, a annoncé qu’aucune sanction ne sera mise en place : « Elle (la section disciplinaire) n’a pas pris de sanction à l’endroit des deux étudiantes, au motif que les faits n’entrent pas dans son champ de compétence puisqu’ils n’ont pas engendré directement une atteinte à l’ordre et au bon fonctionnement de l’établissement. »
Comment des messages racistes écrits par des étudiantes et visant directement leurs camarades peuvent ne pas être considérés comme une atteinte à l’ordre et au bon fonctionnement de l’université ? Peut-on penser que les victimes de ces propos racistes puissent continuer à étudier dans des conditions sereines alors qu’il a été révélé qu’elles ont subi des injures et moqueries du fait de leur couleur de peau ?L’université ne peut se dédouaner de ses responsabilités face à de tels actes proférés au sein même de l’établissement !
Pour Housseinatou Barry, visée par ces messages racistes et extrêmement déçue de cette décision : « Le simple fait qu’il n’y ait pas de sanctions est très dur en tant que victime, et savoir que des personnes ont pu nous insulter et n’aient pas été expressément punies pour cela est inquiétant pour nos petites sœurs et nos petits frères ».
Ainsi, nous appelons tous les citoyens, et surtout les étudiants, à se mobiliser et à demander justice pour les jeunes visés. Combattre le racisme est du devoir de chacun et le sanctionner doit être une évidence pour tous !
Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement Supérieur, s’était engagée, en recevant les associations antiracistes à la suite de cette affaire, à mener la lutte contre le racisme au sein des universités. Nous l’alertons donc sur cette décision qui sonne comme un signal d’impunité et étudions tous les recours possibles.