Marches pour les libertés : SOS Racisme se félicite du succès des manifestations

SOS Racisme se félicite du succès des manifestations qui, aujourd’hui partout en France, ont vu des dizaines de milliers de citoyennes et de citoyens défiler dans des « Marches pour les libertés », en contestation de la loi sur la Sécurité Globale, et notamment son article 24 qui, de fait, affaiblit encore un peu plus l’effectivité du droit des journalistes et des citoyens à filmer les forces de l’ordre, un droit essentiel en démocratie.

Nous avions appelé à ce que ces marches soient également le rendez-vous de celles et ceux qui, partout en France, sont révulsés par le racisme et la violence qui – hélas – gangrènent la police nationale. Et pour cause : les deux sujets sont liés. En effet, ça n’est pas un hasard si lundi dernier à Paris une manifestation de soutien aux réfugiés a été violemment réprimée. Ça n’est pas non plus un hasard si l’agression raciste perpétrée par des policiers parisiens contre Michel Zecler a eu lieu la semaine dernière. En effet, cette loi et les discours politiques – et singulièrement ceux de Gérald Darmanin – qui l’ont accompagnée ont sonné pour ce qu’ils étaient : un nouveau signal d’impunité adressé aux policiers et, plus généralement, aux forces de l’ordre. La face tuméfiée de Michel Zecler montre que ce message d’impunité a été parfaitement reçu.

Dans les manifestations, fournies, métissées et jeunes, la question du racisme et celle de la violence au sein de la police ont d’ailleurs été les thèmes principaux. L’exécutif doit maintenant apporter des réponses qui tournent le dos au déni, aux formules toutes faites mais également aux très circonstanciels messages de compassion envers telle ou telle victime de violence policière.

Emmanuel Macron a dit être « choqué » et parle de « honte » après les images de l’agression de Michel Zecler. Il a parlé également de « propositions » demandées au gouvernement.

Mais c’est au chef de l’Etat d’envoyer un signal qui fera voir son discours comme autre chose que des mots déjà entendus à plusieurs reprises dans sa bouche, en janvier et juin derniers. En effet, le chef de l’Etat peut, s’il le décide, révoquer le préfet de police de Paris, qui a failli pour ne pas avoir immédiatement suspendu les policiers qui ont agressé Michel Zecler et qui est devenu le symbole d’une hiérarchie incapable de réguler une institution policière à la dérive.

Quant aux propositions, elles existent et ont déjà été communiquées à maintes reprises à l’exécutif. SOS Racisme, à l’image d’autres associations, s’y est d’ailleurs employé.

Si le chef de l’Etat et le gouvernement veulent entendre les propositions, ils savent où trouver les acteurs qui les leur feront. Mais en ont-ils la volonté politique ?