Le 17 novembre à Rouen, SOS Racisme installe son « Panthéon des oubliés » sur la place du maréchal Foch.
Le 17 novembre à Rouen, SOS Racisme, épaulé par un collectif d’une quinzaine d’associations (dont l’Association des Jeunes Chinois de France, SOS Homophobie, l’UNEF, l’UEJF, la FAGE, la FIDL, le CCAF), lance sa première étape en province d’une action de réappropriation des grandes figures qui ont fait l’Histoire de France.
Cette action tourne autour d’une statue que nous avons intitulée le « Panthéon des oubliés », elle est destinée à représenter celles et ceux qui ont fait l’Histoire de France mais ne sont pas ou sont trop peu honorés dans l’espace public. Inaugurée sur la place de la République à Paris le 19 septembre dernier, cette statue sera donc à Rouen le mercredi 17 novembre de 13h à 17h30. Haute de 2 mètres, cette statue est l’œuvre conjointe de l’artiste Gregos, du sculpteur Fabio Pin et de l’illustratrice Amandine Gaïda. Grâce à deux écrans, les spectateurs pourront voir défiler un contenu que l’on retrouvera par ailleurs sur Instagram: une galerie digitale d’une centaine de visages accompagnés de courtes biographies. (@panthéondesoubliés)
Ce « Panthéon » rend hommage à celles et ceux qui, au nom de l’égalité, se sont battus contre le racisme, le sexisme, l’antisémitisme, le colonialisme ou pour les droits LGBTQIA+ mais dont les combats sont trop peu honorés. Sont également honorés celles et ceux qui ont contribué au rayonnement scientifique, sportif ou culturel de la France mais dont les origines, le genre ou l’orientation sexuelle ont peut-être contribué à marginaliser.
A quelques jours de la panthéonisation de Joséphine Baker qui se déroulera le 30 novembre prochain, ce « Panthéon des oubliés » se veut une démarche positive, qui vise à ajouter de la culture à la culture, à rétablir un équilibre dans la représentation des figures historiques, à élargir nos horizons, par une place faite à toutes et tous dans l’espace public et dans la mémoire collective.
Cette statue itinérante n’est pas une fin en soi. Elle est un support dans le cadre de notre programme de sensibilisation à ces figures oubliées de notre Histoire, un programme qui se déroule autour de la statue sur les places publiques, dans les écoles, au cœur des centre-villes ou au sein des quartiers populaires.
Retrouvez ci-dessous quelques une de ces figures qui seront mises en valeur sur la statue et sur les réseaux sociaux dans le cadre du programme de sensibilisation :
Mulâtresse Solitude (Vers 1772 – 1802)
Figure emblématique de la résistance des esclaves et des mulâtres en Guadeloupe. En 1802, elle a mené, aux côtés de Louis Degrés, la rebellion contre la volonté de Bonaparte de rétablir l’esclavage. Arrêtée, elle meurt exécutée le lendemain de la mise au monde de son enfant.
Fatima Bedar (1946 – 1961)
Le 17 octobre 1961, alors collégienne, elle se rend à la manifestation pacifique visant à protester contre le couvre-feu imposé aux seuls Algériens en région parisienne. Jetée dans le canal Saint-Denis lors de la féroce répression policière, elle y meurt noyée
Kateb Yacine (1929 – 1989)
Romancier et dramaturge, il est considéré comme l’un des initiateurs de la littérature algérienne moderne. Son oeuvre, écrite en français puis en arabe dialectal lorsqu’il se tourna vers le théâtre populaire, traduit les réalités d’un pays aux multiples facettes.
Alfred Nakache (1915-1983)
Né à Constantine, Alfred Nakache devient un des nageurs les plus talentueux de sa génération. Résistant, il est arrêté et, en tant que juif, déporté à Auschwitz. Sa femme et sa fille y périssent. Il survit et retrouve le succès sportif, faisant rayonner la natation française.
Pierre Bergé (1930-2017)
Longtemps compagnon d’Yves Saint Laurent, cet homme d’affaires et mécène a tout au long de sa vie milité en faveur des droits des homosexuels. Parrain de SOS Racisme, il a cofondé et présidé le Sidaction et soutenu le magazine Têtu dont il fut propriétaire.
Françoise d’Eaubonne (1920-2005)
Engagée contre la guerre d’Algérie et la peine de mort, elle fait partie des initiatrices du Mouvement de libération des femmes (MLF). Elle co-fonde le FHAR (Front homosexuel d’action révolutionnaire) en 1971 et théorise l’écoféminisme dans les années 1970.
Chu Teh-Chun
Peintre contemporain d’origine chinoise, mort à Paris en 2014, Chu Teh-Chun est un peintre abstrait qui a été à l’origine, notamment après son passage à l’école National School of Fine Arts, de l’intégration de techniques de peinture chinoise traditionnelle dans l’art occidental.
Henri Verneuil (1920- 2002)
Rescapé du génocide arménien, Henri Verneuil débarque à Marseille où il débute sa carrière avec Fernandel, et continue avec les plus grands noms du cinéma. Avec 34 films, il est le réalisateur français qui a rassemblé le plus de spectateurs au cours de sa carrière, soit 91 millions d’entrées.
Eugénie Éboué-Tell (1889 – 1972)
Née en Guyane, elle est une héroïne de la Résistance au nazisme et à Vichy puis l’une des premières femmes parlementaires sous la Quatrième République, et a fortiori l’une des premières femmes parlementaires noires. Elle défend notamment les droits des populations d’Outre mer.
Frantz Fanon (1925 – 1961)
Né en Martinique, Frantz Fanon est un psychiatre et essayiste. Au-delà de sa lutte aux côtés du FLN pour l’indépendance de l’Algérie, il a écrit des essais analysant les conséquences psychologiques de la colonisation ou appelant à la lutte contre cette dernière.
Horaire : 13h à 17h30
Prises de parole : 14h
Adresse : Place du maréchal Foch à Rouen
Voici quelques articles qui décrivent l’événement qui a eu lieu Place de la République le 19 septembre dernier :
Contact presse : Fiona – 07 64 87 74 14