L’affaire du « bicot » : jusqu’à 6 mois de prison ferme prononcés contre les policiers impliqués ! SOS Racisme se félicite de ces condamnations.
En avril 2020, lors d’une arrestation sur l’Île-Saint-Denis, un homme de nationalité égyptienne avait subi des injures racistes suivies de violences policières. La scène avait été filmée. On entend distinctement des injures (notamment » un bicot, ça ne nage pas, ça coule ») mais aussi des bruits de coups et des cris poussés par la victime une fois cette dernière placée dans le fourgon.
Lors du procès en novembre dernier où nous étions partie civile, Dominique Sopo, président de l’association, s’était exprimé. Il avait déploré la minimisation des faits par les accusés, leur arrogance, un corporatisme malsain ainsi que l’attitude de leur commissaire, symbole de la défaillance de la hiérarchie policière face à ces comportements indignes de fonctionnaires.
Aujourd’hui, la justice a condamné 6 des 7 policiers impliqués :
– Un policier est condamné à 6 mois de prison avec sursis pour injure raciste.
– Quatre sont condamnés à 1 an de prison dont 6 mois ferme pour violences aggravées.
– Ces mêmes quatre policiers sont désormais interdits d’exercer pendant 1 an sur la voie publique.
– Un est condamné à 1 an de prison avec sursis pour non-empêchement d’un délit.
Nous nous réjouissons des condamnations prononcées qui retiennent fort heureusement l’injure raciste mais également, ce que les réquisitions du procureur ne faisaient pas, les violences aggravées.
Mais ces condamnations doivent aussi sonner pour l’Etat comme la nécessité d’une prise de conscience. Car, au-delà de ces condamnations, il est de la responsabilité de l’Etat de cesser de fermer les yeux sur des pratiques ici condamnées du seul fait de l’existence d’une vidéo et que des fonctionnaires ont essayé de camoufler.
Face aux comportements de ce type, trop fréquents et trop peu condamnés, nous avions regretté que le Beauvau de la Sécurité n’aborde pas leur réalité et la façon de les combattre. Et ceci, alors même que de nombreux acteurs, dont SOS Racisme, apportaient des solutions ( https://sos-racisme.org/adresse-citoyenne-les-propositions-de-sos-racisme-pour-lamelioration-des-rapports-police-population ) visant à rendre la police davantage exemplaire dans son rapport aux citoyens, et notamment ceux qui résident dans les quartiers populaires et qui sont d’origine maghrébine ou subsaharienne.
Contact presse : Fiona – 07 64 87 74 14