Lors d’une séance au conseil régional de Bourgogne Franche-Comté ce vendredi 11 octobre, Julien Odoul, président du groupe Rassemblement National a violemment pris à partie une mère de famille voilée qui accompagnait des élèves dans le cadre du cycle « Ma République et moi » pendant une sortie scolaire visant à initier les jeunes au combat démocratique. Julien Odoul, dans son intervention, a sommé la présidente du conseil de demander à la femme de retirer son voile au nom « de toutes les femmes qui se battent, de la laïcité et de la République ». Le fils de l’accompagnatrice a éclaté en sanglots dans les bras de sa mère.
SOS Racisme condamne les propos tenus par Julien Odoul qui, en invoquant la laïcité, l’égalité femme-homme ou la République, ne fait que dévoyer ces valeurs pour stigmatiser l’ensemble des musulmans. Cette attitude et ces propos mettent une nouvelle fois en lumière la matrice idéologique de l’extrême-droite qui n’hésite pas à dévoyer les valeurs de la République pour distiller le racisme et la haine.
La laïcité est un principe d’émancipation et ne saurait en aucun cas être utilisée pour exclure et stigmatiser. En outre, la séparation entre l’Eglise et l’Etat ainsi que le devoir de neutralité de l’Etat et des institutions n’appellent en aucun cas les citoyens à devoir se tenir « neutres » dans l’espace public. Monsieur Odoul a ainsi essayé, dans une démarche fasciste, de « faire sa loi » par la violence face à un comportement d’une femme que rien n’interdisait.
En invoquant « les femmes qui se battent », Julien Odoul en arrive également à retourner les luttes pour l’égalité femme-homme dans l’unique but de frapper les femmes musulmanes.
Nous rappelons également que cette expression de racisme intervient quelques jours après un dérapage public à Sud Radio de ce même M. Odoul, exprimant alors son antisémitisme et son racisme face à un militant de SOS Racisme au nom de Cohen, puis après un tweet contre notre exposition sur Martin Luther King au sein du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté.
Nous dénonçons également le climat d’hystérisation du débat public contre les populations arabo-musulmanes par des associations se réclamant de la laïcité, des intellectuels ou des médias. C’est, ne l’oublions pas, ce climat délétère qui donne à Julien Odoul des ailes à sa haine.