Demain, Joséphine Baker entrera au Panthéon. Elle y sera la 6ème femme à y être honorée et y sera la première femme noire.
Artiste engagée pour la France libre et contre le racisme, celle qui sera la première femme noire à entrer au Panthéon verra la Nation lui décerner un rang mérité: celui d’une femme qui est devenue un symbole de la France et de la défense des valeurs proclamées par la République.
La panthéonisation d’une personnalité est importante dans la mesure où elle vient créer un imaginaire commun et affirmer ce qui fait le socle de notre société.
C’est d’ailleurs dans cette optique que nous avons initié il y a maintenant quelques semaines un projet culturel intitulé le « Panthéon des Oubliés » qui représente à travers une statue aux multiples visages celles et ceux qui se sont battus pour l’égalité mais qui ne sont pas honorés ou alors trop peu.
Car, à l’instar de Joséphine Baker, de nombreuses personnes aux combats tout aussi nobles sont marginalisées dans l’espace public et sont effacées de la mémoire collective. Elles ne pourront certes pas toutes entrer au Panthéon, qui ne saurait contenir toutes celles et tous ceux qui ont contribué à l’Histoire de notre pays. Mais il y a bien des façons d’honorer des personnes dans l’espace public et de les inscrire dans nos représentations communes.
C’est d’ailleurs pour cela que notre statue « Panthéon des Oubliés » a commencé un trajet itinérant dans toute la France (Rouen le 17/11, Sarcelles le 23/11…), pour raconter aux passants mais aussi à des scolaires, les histoires de nos oubliés, l’importance de la mémoire et celle des combats d’égalité.
Prochainement et aussi en clin d’œil à la panthéonisation de Joséphine Baker, nous poserons notre statue devant le Panthéon et nous rendrons hommage à ces oubliés à qui la patrie doit aussi être reconnaissante.
Bien évidemment, qu’il s’agisse de l’entrée de Joséphine Baker au Panthéon ou du travail de reconnaissance des figures de notre Histoire qui ont été oubliées, en raison de leurs couleur, genre ou orientation sexuelle ou en raison de la nature de leurs combats, nous ne devons pas perdre de vue qu’il ne s’agit pas d’une fin en soi. Dans les combats pour l’égalité, ces reconnaissances doivent aussi être des leviers pour faire avancer concrètement l’égalité ici et maintenant. Par une lutte acharnée contre le racisme, l’antisémitisme, le sexisme et la LGBTphobie et par la promotion farouche de l’égalité effective entre les individus.