Jean-Marie Le Pen jugé pour incitation à la haine raciale envers les Roms : le Parquet requiert 25 000 d’amende
Sur une première plainte de Maître SUID, avocate de SOS Racisme Nice, Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front National, a été jugé pour incitation publique à la haine, à la discrimination ou à la violence raciale pour les propos qu’il a tenu à l’encontre des Roms, à Nice le 4 juillet 2013.
Il avait déclaré : « Vous avez quelques soucis paraît-il, avec quelques centaines de Roms qui ont dans la ville une présence urticante et disons odorante. Ceci n’est que le petit morceau de l’iceberg. Je vous annonce que dans le courant de l’année 2014, il viendra à Nice 50.000 Roms au moins. Puisqu’ à partir du premier janvier les 12.000.000 de Roms qui sont situés en Roumanie en Bulgarie et en Hongrie auront la possibilité de s’établir dans tous les pays de l’Europe ».
Connu pour ses multiples condamnations, Jean-Marie Le Pen s’était déjà illustré pour des propos envers les Roms et avait été condamné par le TGI de Paris le 14 novembre 2013 à une amende de 5.000 euros. La Cour d’appel avait confirmé cette condamnation le 20 novembre 2014. Un pourvoi en cassation a été formé par Jean-Marie Le Pen depuis.
SOS Racisme Nice était partie civile à l’audience.
L’avocat de Jean-Marie Le Pen, voyant l’argumentation d’immunité parlementaire non retenue par les juges et jointe au fond, ait quitté la salle. N’ayant pas reçu mandat de Jean-Marie Le Pen pour plaider le dossier sur le fond, il a préféré quitter la salle en cours d’audience. Jean-Marie Le Pen, quant à lui, était simplement absent.
Doit-on en déduire un mépris pour Jean-Marie Le Pen de la République, de sa justice et de ses valeurs ?
Constatant notamment la récidive légale de Monsieur Le Pen, le procureur de la République a requis la condamnation de ce dernier à 25 000 euros d’amende. Le délibéré est fixé au 7 avril 2016. Ces propos sont à l’image de la matrice de haine animant l’extrême-droite, qui se nourrit de la stigmatisation d’une partie de la population pour susciter le rejet de celle-ci. SOS Racisme attend de la justice qu’elle rappelle le droit, qui proscrit ces paroles de haine qui remettent en cause les fondements de l’espace du vivre ensemble, et conseille vivement à Jean-Marie Le Pen de suivre sérieusement une formation à la Citoyenneté.
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