Interdiction des manifestations de l’ultradroite : une annonce bienvenue mais le ministre de l’Intérieur doit prendre ses responsabilités sur la dissolution des groupuscules de l’extrême- droite violente

À la suite du tollé légitime provoqué par la manifestation d’extrême-droite organisée par le « Comite du
9 mai » dimanche dernier à Paris, le ministre de l’Intérieur a annoncé la diffusion d’une instruction
enjoignant les préfets à prononcer l’interdition de ce type de manifestations.

Pour rappel, cette manifestation réunissait plusieurs centaines de personnes – notamment marquées
par l’idéologie néo-nazie – venues rendre hommage à un militant décédé de l’Oeuvre française,
organisation aujourd’hui dissoute mais historiquement connue pour son pétainisme et son
antisémitisme.

L’absence d’interdiction de cette manifestation – intervenant pourtant dans un contexte de retour de la
violence de rue par des groupuscules d’extrême-droite – ainsi que l’absence de toute interpellation de
militants manifestant pourtant ostensiblement masqués en contravention de la loi avaient
légitimement soulevé interrogations, incompréhensions et indignations.

Si l’instruction annoncée par le ministre est, bien que tardivement prise, bienvenue, une question
centrale reste posée à Gérald Darmanin. Quand va-t-il se décider à dissoudre le GUD Paris, dont le
slogan était scandé dans la manifestation de dimanche, et quand va-t-il signaler au Parquet que ce
groupuscule est une reconstitution de ligue dissoute, délit puni de 7 ans de prison et de 100.000 euros
d’amende ? Au regard de la dangerosité des militants qui gravitent au sein du GUD Paris, le ministère
de l’Intérieur doit rapidement prendre ses responsabilités avant qu’un drame ne survienne.

Les tentatives de ratonnades, les commémorations de la mort de figures d’extrême-droite (dont celle du
collaborationniste Robert Brasillach), les agressions dans les rues et sur les facs, la valorisation de la
violence sur les réseaux sociaux : autant d’indices montrant l’urgence de l’action déterminée des
pouvoirs publics face à un groupe qui met objectivement en danger des militants progressistes et des
minorités ethniques ou religieuses dans notre pays.

SOS Racisme attend du ministre de l’Intérieur qu’elle a interpellé en ce sens qu’il prenne ces deux
décisions de dissolution et de saisine du Parquet. A ce jour, notre double interpellation reste lettre
morte.