Dégradations à Saint-Denis : la violence ne résout rien
Ce jour, des manifestations lycéennes ont donné lieu à des scènes de violence lorsque quelques individus ont décidé de s’en extraire et de dégrader des bâtiments à Saint-Denis et à Saint-Ouen.
Ces violences sont condamnables et ne sauraient être légitimées par la juste demande de la pleine transparence sur les circonstances qui ont conduit à la mort de Rémi Fraysse.
La violence des discriminations raciales, de la banalisation de la parole raciste dans l’espace public, des contrôles au faciès, d’un avenir qui semble irrémédiablement bouché par le fléau du chômage et de l’enfermement urbain : sans doute autant d’explications qui peuvent être avancées.
Mais face à la violence ressentie, la force dont on doit savoir faire preuve, c’est celle de construire ses exigences dans la non-violence et non dans des dégradations qui frappent avant tout l’image et les biens de celles et ceux qui vivent aujourd’hui de peu.
Une fois ce constat posé et ces exigences rappelées, il apparaît que c’est un sourd malaise qui étreint aujourd’hui une grande partie de la jeunesse de notre pays, trop souvent tiraillée entre l’abattement, l’angoisse ou les extrémismes comme réponse à une société qui ne semble lui offrir aucune perspective, pas plus qu’un modèle de société dans lequel elle aurait sa place.
C’est pourquoi, outre la nécessaire remobilisation de la jeunesse sur des combats émancipateurs, c’est la société qui se trouve interpellée par cette situation qui n’a rien de sain. Savoir faire une place à sa jeunesse et lui assurer des perspective d’avenir, voilà aussi ce que sont les exigences pour une société et pour des pouvoirs publics qui se doivent de réagir en conséquence.
Contact presse : Aline Lebail-Kremer 06 73 06 99 74