Déclassement discriminatoire au CNRS ? SOS Racisme demande plus de transparence

Dans une lettre ouverte publiée jeudi 20 juin, plus de 200 universitaires dénoncent un « acharnement » contre l’un des candidats : Akim Oualhaci, post-doctorant en sociologie de 44 ans, auteur d’une thèse en 2011, titulaire d’un doctorat en France et d’un autre aux États-Unis. En effet, depuis trois ans, Akim Oualhaci est candidat à un poste de titulaire au CNRS et est systématiquement déclassé.
« On se demande quelles sont les raisons qui ont mené à notre déclassement. On a toute sorte d’interprétation. Je m’interroge sur le fait que mon patronyme ait joué ou pas dans les classements« , lâche le doctorant à France Info. Nous sommes alors en droit de nous demander, au vu du parcours exemplaire de Akim Oualhaci, qu’est-ce qui a poussé la direction du CNRS à rejeter sa candidature ?
Comment se fait-il que le premier jury, composé de scientifiques, considère le travail du doctorant comme parmi les meilleurs, puis que le second jury composé de la direction du CNRS rejette sa candidature ? En effet, si les critères s’avéraient objectifs et connus de tous, cela permettrait d’éloigner le soupçons de discrimination.
De plus, le travail du chercheur porte sur les classes populaires et notamment sur les difficultés rencontrées par les jeunes issus de l’immigration. On est alors en droit de se demander si le sujet de son travail n’est pas aussi une raison du « plafond de verre » qui semble s’appliquer à Akim Oualhaci ?
SOS Racisme apporte son soutien à Akim Oualhaci et demande que toute la lumière soit faire sur les raisons pour lesquelles il est systématiquement déclassé au CNRS. Nous souhaitons également que la direction du CNRS communique en toute transparence sur ses critères de sélection. « La recherche met en avant la transparence des protocoles. Pourquoi alors maintenir une telle opacité des procédures de sélection des candidats au CNRS ? », se questionne Dominique Sopo, président de SOS Racisme.
Au-dela de ce cas, l’association demande à ce que le ministère de l’enseignement supérieur et les Universités travaillent sur les discriminations immanquablement à l’œuvre dès lors que nous nous trouvons dans des processus sélectifs.