Jacques Chirac : les complexités d’un homme
Et c’est pourtant cet homme-là qui apparut en mai 2002 comme un rempart à l’extrême-droite, ce que facilita sans doute son constant refus public d’alliances avec le Front national.Et c’est pourtant toujours ce même homme qui se singularisa, lors de sa présidence, par des discours d’une exceptionnelle force – à l’image de celui prononcé au Chambon-sur-Lignon en 2004 – en matière de refus du racisme, de l’antisémitisme et des haines. Tout comme il sera le porteur enthousiaste de l’élaboration de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité – que son successeur mettra à bas – et du Musée du Quai Branly.
A l’heure où de nombreux responsables politiques, par cynisme ou par abandon à des sombres passions, cèdent devant l’extrême droite en validant des pans croissants de son discours ou en cherchant les voies de l’alliance, la trajectoire de Jacques Chirac montre ce que sont des hommes qui, malgré une vie politique faite également de violences et d’arrangements, finissent par s’en tenir à une morale humaniste.