De l’ISF à l’immigration ? Un grand débat aux relents nauséabonds.
SOS Racisme exprime son inquiétude quant à la volonté du pouvoir exécutif de maintenir le thème de l’immigration dans l’autoproclamé « grand débat national ». Annoncé de façon malsaine par le président de la République lors de son allocution du 10 décembre dernier, cette thématique est, chacun en conviendra, une diversion stupéfiante au regard des raisons initiales du mouvement des « Gilets jaunes ».
Alors que ce mouvement est né de l’injustice fiscale et d’un sentiment d’abandon de la France périurbaine par les centres de l’urbanité et du pouvoir, SOS Racisme ne peut accepter que ces débats soient détournés des préoccupations initiales pour être orientés sur la question de l’immigration. En quelque sorte, nous n’acceptons pas que le gouvernement, pour détourner le regard de la suppression de l’ISF, jette en pâture à des foules en colère le bouc émissaire favori de l‘extrême droite ces dernières années : l’immigré. C’est en effet ce qui apparaît lorsque, en matière de questions relatives au thème de la citoyenneté qui constituera un des quatre thèmes retenus pour ce débat, les deux questions suivantes sont prévues* :
– comment répondre aux questions des Français sur l’immigration ?
– comment mieux vivre ensemble et mener une politique d’intégration plus efficace et plus juste ?
Nous demandons donc solennellement au pouvoir exécutif de cesser de manipuler la thématique de l’immigration à quelques jours de l’ouverture de ce « grand » débat national dont l’orientation ne nous semble pas exempte de petitesses.
Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, a déclaré que l’IVG, la peine de mort et le mariage pour tous seraient exclus du grand débat national car le pouvoir n’entendait pas transiger sur les « valeurs ». Puissent les valeurs du pouvoir s’étendre à la tranquillité, à la dignité et aux droit des immigrés et de leurs enfants.
*Référence : rubrique relative au grand débat nationale sur le site www.gouvernement.fr