Le match de Ligue 1 qui a opposé hier l’équipe de Dijon à celle d’Amiens a donné lieu, une nouvelle fois, à une scène inadmissible. En effet, des cris de singe ont été lancés depuis les tribunes à l’encontre du capitaine de l’équipe de l’Amiens SC – Prince Gouano – à qui SOS Racisme et Sportitude-France entendent témoigner tout leur soutien.
Une fois n’est pas coutume, c’est le joueur lui-même qui a dû réagir et arrêter de jouer pour que l’agression raciste dont il était la cible devienne un sujet.
A cet égard, nous tenons à souligner notre admiration devant cette réaction courageuse et exemplaire de Prince Gouano. Si l’on peut se réjouir de la solidarité de ses coéquipiers, nous tenons à souligner que les instances du football – la LFP en l’espèce – doivent cesser de se contenter de postures de réaction. Face au racisme et à l’homophobie qui s’expriment dans les stades de football, nous attendons également de ces instances des mesures proactives d’anticipation, de sensibilisation et de formation, mesures aujourd’hui inexistantes.
Rappelons d’ailleurs que la saison dernière à l’occasion du match OGC Nice/Dijon FCO, Mario Balotelli avait déjà été victime de propos racistes. Cela avait amené le speaker à faire une annonce pour les faire cesser, sans que cela n’amène les instances à se saisir véritablement de cette problématique.
C’est en raison de ces refus à mettre en oeuvre une stratégie proactive – ce qui traduit le manque de volonté réelle de traiter ces phénomènes aux incarnations multiples – que ces faits intolérables peuvent se dérouler avec d’autant plus de facilité. Nul n’ignore ainsi que trop de matchs sont touchés par des phénomènes racistes, antisémites et homophobes.
Pour Dominique SOPO, président de SOS Racisme, « cette réalité demande plus qu’une communication d’opportunité de la part de la LFP et des acteurs du monde du football. Elle demande un engagement clair dans un sport où l’on ne peut pas d’un côté faire fructifier un business en partie fondé sur le talent de joueurs d’origine maghrébine ou sub-saharienne et de l’autre côté ne vouloir rien mettre en œuvre – au-delà d’actions cosmétiques ou limitées – pour les protéger du racisme subi ».
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