Coronavirus et violences policières : l’état d’urgence sanitaire doit rimer avec état de droit
Alors que la France est confinée et que les citoyens doivent disposer d’une autorisation dérogatoire pour aller faire leurs courses ou se rendre sur leur lieu de travail (dans la mesure où le télétravail est impossible), plusieurs internautes nous signalent des cas de violences démesurés de la part des forces de l’ordre dans certains quartiers populaires.
Que ce soit aux Ulis (91), où un livreur Amazon aurait été violement interpellé par des agents de la BAC ou encore à Aubervilliers où une jeune femme a été tasée et frappée alors qu’elle allait faire ses courses, les cas de violences policières se poursuivent en cette période de crise sanitaire.
SOS Racisme, bien conscient qu’il est essentiel de disposer d’une attestation en cas de sortie, rappelle seulement que l’oubli est humain et ne justifie en rien l’usage disproportionné de la violence.
Exercer des violences sur une personne qui se rend à son travail est scandaleux, tout autant que le fait que l’oubli d’un bout de papier ait pu conduire à des violences entraînant cinq jours d’ITT à une femme allant acheter de la nourriture pour son enfant.
SOS Racisme rappelle que le confinement est particulièrement dur à vivre pour certaines familles dans les quartiers populaires au regard des conditions de logement. La peur de sortir que pourrait induire certains comportements policiers ne doit pas s’ajouter à un climat déjà particulièrement anxiogène. Ces comportements devront être sanctionnés, tout comme les contrôles abusifs et discriminatoires.
Enfin, SOS Racisme craint que ces pratiques illégales ne s’intensifient dans les semaines à venir, venant menacer la cohésion nationale plus que jamais indispensable pour faire face à la grave crise sanitaire que nous subissons.
C’est pourquoi nous demandons au ministère de l’Intérieur de faire preuve de fermeté dans le rappel des règles élémentaires de la déontologie.