Conférence-débat « La haine et le racisme, ça suffit ! » : SOS Racisme revient sur la dissolution de Génération Identitaire et la haine raciste

Hier soir, SOS Racisme et la Fondation de l’Islam de France représentées par leurs présidents, Dominique Sopo et Ghaleb Bencheikh étaient réunis à l’Hôtel de Ville de Paris pour une conférence-débat sur le thème de « La haine et le racisme, ça suffit !».
Ils étaient accompagnés de plusieurs personnalités politiques et de journalistes, Nadia Hai, députée des Yvelines, George Pau Langevin, députée de Paris, Smaïl Chertouk, président de la société des amis de la FIF, Sacha Ghozlan, président de l’Union des Etudiants Juifs de France et de Audrey Pulvar.
Environ 200 personnes étaient venues assister à cette tribune politique et c’est par des mots lourds de sens que s’est ouvert cette conférence.
Pour Ghaleb Bencheickh, président de la Fondation de l’Islam de France, cette conférence est une déclaration d’insoumission et de résistance contre la barbarie, la haine et la détestation de l’autre.
Elle s’inscrit dans un contexte de libération des actes et propos racistes dans nos sociétés, notamment envers les musulmans récemment. Ainsi, suite à événement dramatique qui a secoué Christchurch et a enlevé la vie à 50 personnes parce que musulmanes, les propos et les actes anti-musulmans se sont multipliés en France : glorification de l’attentat de Christchurch à La Rochelle, profanation d’une mosquée en construction à Bergerac, inscriptions racistes sur des commerces à Lyon, propos violents et haineux sur les réseaux sociaux et dans les médias, hystérisations du débat public à la moindre occasion comme l’a montré la récente « polémique » autour d’un article vendu par Décathlon …
Pour Dominique Sopo, « Derrière la haine antimusulmane, c’est la haine anti-arabe qui s’exprime ». Et « lorsqu’il y a une haine qui se propage dans la société, on finit tous par être perdant ».
Cette conférence avait pour objectif de dire stop à toute cette haine. Elle a permis de dénoncer ces actes et de réitérer notre volonté de défendre l’égalité et la fraternité sans oublier de proposer quelques solutions. « Il ne faut pas que ce qui se passe soit considéré comme habituel, comme acceptable. », Audrey Pulvar.
« La justice doit être rendue avec sévérité et en préparant les citoyens de demain. C’est l’humanisme qui nous quitte si on laisse faire. », Ghaleb Bencheikh.
Elle a également permis de revenir sur le lien entre l’attentat de Christchurch, son auteur et le groupuscule d’extrême-droite Génération Identitaire.


SOS Racisme demande depuis longtemps la dissolution de ce mouvement raciste, qui ne cesse de diffuser sa haine. Hier soir les personnalités présentes ont réitéré cette demande.
Il revient à l’Etat de prendre ses responsabilités et de dissoudre ce mouvement. « Cela fait des mois que nous demandons à l’État la dissolution de Génération Identitaire qui ne fait qu’inciter à la haine dans l’espace public » a affirmé Dominique Sopo. 

Ce moment a aussi été l’occasion de parler, plus globalement, des tensions qui marquent notre pays depuis plusieurs mois et qui se traduisent par des agressions symboliques et physiques à répétition, à l’encontre des Juifs, des Roms, des Musulmans, des Noirs, des homosexuels, des immigrés et de leurs enfants…
Il a été dit le besoin d’alliances dans ces combats qui se rejoignent tous, et qu’il ne faut pas hiérarchiser : « L’antiracisme n’est pas du corporatisme racial » a souligné Dominique Sopo.

Enfin, c’est le rôle d’internet qui a également été mis en avant dans la propagation rapide de la haine et la libéralisation d’une parole haineuse sous couvert d’anonymat et d’une quasi inaction des plateformes.
Sacha Ghozlan : « Il a fallu 17 minutes pour que soit enlevée la vidéo de l’attentat de Christchurch, vidéo criminelle qui a été diffusée en tout impunité sur les réseaux. On ne parle pas assez de responsabilité d’expression, celle des plateformes. Aujourd’hui chacun utilise les réseaux sociaux qui ont été pris en otage par les personnes qui propagent la haine. »
Il y a eu un consensus autour de l’idée qu’il faut mettre en place des solutions pour lutter contre la diffusion de la haine sur internet.

Nous avons insisté sur la nécessité de faire corps, de faire société, autour des valeurs d’antiracisme et d’égalité. Vivre ensemble n’est pas un acquis, il faut se rassembler et militer pour que vivent ces valeurs attaquées de toute part.

« Les organisations antiracistes sont ce que les gens en font, il faut donc les investir massivement et militer pour redonner la force nécessaire à l’antiracisme. », a conclu Dominique Sopo.