Dans la nuit de samedi à dimanche dernier, un incendie a ravagé une épicerie-boucherie halal – KO Market & KO Food – à Bon-Encontre, près d’Agen dans le Lot-et-Garonne. Deux croix gammées ont été taguées sur la devanture du commerce calciné, en signature d’un acte dont la nature criminelle et odieusement raciste ne fait aucun doute.
Les pompiers, intervenus vers minuit 30 dans la zone industrielle où est situé le magasin, sont parvenus à contenir l’incendie mais n’ont pu sauver grand-chose des 500 mètres carrés du commerce ouvert par Kamal et Océane, anciens employés d’une grande surface, en novembre dernier. Cet acte criminel et haineux, qui n’a fort heureusement causé que des dégâts matériels, ne peut rester impuni.
Notre association se félicite de l’ouverture d’une enquête pour “destruction par moyens dangereux pour les personnes”, avec la circonstance aggravante que les faits ont été commis en “raison de la race, de l’ethnie, de l’origine ou de la religion” par le parquet et espère à présent qu’une enquête diligente permettra l’identification et la condamnation des coupables.
SOS Racisme apporte tout son soutien aux victimes de cet acte odieux et se tient à leur entière disposition pour les accompagner juridiquement et se porter partie civile.
SOS Racisme attend des élus de la République qu’ils apportent tout leur soutien à ce jeune couple dont l’élan professionnel vient d’être brisé et qu’ils condamnent publiquement et fermement cet acte et son caractère raciste.
La libération ces derniers mois d’une parole raciste incite à de tels passages à l’acte.
C’est en effet ce à quoi invitent celles ou ceux qui – lors de rassemblements publics ou dans des médias, à des heures de grande écoute – se nourrissent et alimentent les logiques de boucs émissaires en stigmatisant une partie de la population, en particulier arabo-musulmane En cela, cet acte criminel n’est pas un fait divers, il est un symptôme de notre époque dans laquelle le racisme, l’antisémitisme et l’oubli des leçons du passé sont des revendications portées jusqu’au sein de l’actuelle campagne présidentielle et incarnées par un candidat condamné à plusieurs reprises pour incitation à la haine raciale.