Arrestation d’Aurélien C. à Limoges : SOS Racisme révèle des faits troublants et choquants dans le suivi de cet individu déjà condamné
Ce mardi matin à Limoges, la DGSI a interpellé à son domicile Aurélien C., personnage de la mouvance d’ultra-droite qui se préparait à mener des actions terroristes à l’encontre des synagogues et de lieux communautaires juifs.
Le bain idéologique est typique de celles et de ceux qui communient dans la haine des noirs et les Arabes (qui seraient à l’origine d’un « grand remplacement ») ainsi que des Juifs qui comploteraient pour faciliter ce qui est vu comme un vaste plan de mise à mort de la « race blanche ».
SOS Racisme s’étonne cependant que cet individu ait pu être laissé en liberté alors même qu’il avait déjà été condamné à deux reprises.
Une première fois le 2 mai 2019 en raison des menaces de mort qu’il avait proférées le 19 juin 2018 à l’endroit des militants du comité de SOS Racisme Limoges (« bientot sous mes balles, le temps fera les choses » suivi de « sls traitres blancs », comme le montre la capture d’écran ci-dessous). Il avait alors écopé d’une peine de 4 mois de prison ferme.
Une seconde fois en juin 2019 en raison de « détention d’armes sans autorisation », décision d’appel qui confirmait la condamnation de première instance de décembre 2018. Il avait alors écopé d’une peine de 5 mois de prison.
Le fait que cet individu, aux propos virulents déjà repérés et aux deux condamnations, n’ait jamais effectué un seul jour de prison interroge. Nous craignons d’y voir une sous-estimation par les pouvoirs publics de la menace que le terrorisme d’extrême-droite fait peser sur notre pays. L’hypothèse d’une sous-estimation serait cohérente avec un autre fait troublant : cet individu au profil ultra-violent était embauché par une société de sécurité qui l’avait affecté à Limoges comme vigile dans un supermarché mais également comme vigile pour… le siège social de l’ASP (Agence de services et de paiement), c’est-à-dire un organisme de l’Etat.
SOS Racisme se portera bien évidemment partie civile dans ce dossier qui comporte, a minima, des propos racistes et antisémites d’une particulière violence. En outre l’association demande aux pouvoirs publics de prendre enfin pleinement en considération la menace que fait peser le terrorisme d’extrême-droite sur notre pays. En effet, selon Dominique SOPO, président de SOS Racisme, « les passages à l’acte contre les musulmans, les immigrés ou les Juifs se sont multipliés ces dernières années, à Christchurch, à Halle ou Hanau, à San Diego et même dans notre pays lorsque, à Bayonne, deux personnes de confession musulmane ont failli perdre la vie du fait d’une attaque motivée par une idéologie virulemment raciste. Les autorités ont la responsabilité d’éviter que n’advienne dans notre pays un Christchurch-sur-Seine. »