Aix-en-Provence : agents d’entretiens balayés du jour au lendemain, SOS Racisme s’est constitué partie civile.

Communiqué du mardi 20 novembre 2018

Les faits remontent à septembre 2016. Six agents d’entretien au lycée militaire d’Aix-en-Provence, qui y travaillaient pour certains depuis plus de 10 ans, sont alors licenciés par la société intermédiaire « MULTI SERVICES » suite à un courrier reçu du ministère de la Défense demandant un retrait immédiat de ces individus sur l’ensemble des sites relevant de la défense nationale. Aucune information n’est donnée ni par l’employeur ni par le ministère de la Défense sur les motifs du licenciement – ces motifs relevant du « secret défense ».
Tous d’origine maghrébine, les anciens employés, représentés par Maître Julien Gautier, décident alors de déposer plainte et de saisir le conseil de Prud’hommes. Le 26 octobre 2016, le ministère de la Défense avait conclu dans la presse à un « dysfonctionnement regrettable » lié au contexte sécuritaire et avait partiellement retiré son interdiction.

Un amalgame inadmissible

Seulement, la majorité de ces employés a été atteinte dans sa dignité et a donc décidé de poursuivre l’affaire en justice. En 2017, leur plainte est classée sans suite. Le 17 mai dernier, le conseil de Prud’hommes d’Aix-en-Provence reconnait que le licenciement était discriminatoire et donc dépourvu de cause réelle et sérieuse. Un appel est en cours. En octobre 2018, les victimes ont de nouveau déposé plainte avec constitution de partie civile. SOS Racisme, représenté par Maître Guillaume Traynard, vient de se constituer partie civile aux côtés des victimes.

En effet, notre association rappelle que même dans un contexte de menace terroriste, toutes les discriminations raciales restent interdites. De plus, cet amalgame entre arabo-musulmans et terrorisme est inadmissible, d’autant plus que la puissance publique est impliquée au premier chef dans cette affaire.