Agression raciste de Michel Zecler par des policiers : SOS Racisme salue la décision du Parquet de requérir la détention provisoire des principaux agresseurs mais demande que toutes les responsabilités soient établies

SOS Racisme salue la teneur de la conférence de presse donnée ce dimanche après-midi par le procureur de Paris. En rappelant les faits et les procédures, le procureur a permis que commence à émerger un déroulé incontestable sur lequel des juges devront définitivement trancher.

En outre, en saisissant un juge d’instruction aux fins de mise en examen et en requérant la détention provisoire de 3 des 4 agresseurs identifiés, le procureur permet de rappeler qu’être dépositaire de l’autorité publique ne doit jamais être une circonstance atténuante mais bien une circonstance aggravante. Les violences, le racisme et les faux en écriture publique sont tous des actes d’une extrême gravité lorsqu’ils sont le fait de fonctionnaires de police.

Si nous espérons que la mise en détention provisoire sera prononcée, nous disons cependant notre insatisfaction sur le caractère partiel des mises en cause. A l’exception du policier qui a jeté une grenade lacrymogène dans le studio d’enregistrement, il ne semble pas en effet que l’action des autres membres des forces de l’ordre ait été étudiée, alors qu’il apparaît sur des vidéos prises à l’extérieur que d’autres coups ont été portés par des membres des forces de l’ordre – et à tout le moins par les principaux agresseurs – sans que les collègues réagissent à ces violences. En outre, l’exposé de la chronologie établie par le procureur confirme que le préfet de Police de Paris avait connaissance dès mardi de l’action judiciaire enclenchée contre ses fonctionnaires et qu’il semblait raisonnablement probable dès la fin du week-end que cette intervention avait fait l’objet d’une relation mensongère. Pourquoi la préfecture de police de Paris a-t-elle attendu jeudi pour annoncer qu’elle allait procéder à la suspension de ces agresseurs ? Et pourquoi le Parquet ne se penche-t-il pas sur cette réalité ?

Mais, au-delà des responsabilités judiciaires, l’agression dont a été victime Michel Zecler pose la responsabilité « administrative » du préfet de Police de Paris. En effet, le préfet Didier Lallement, comme le montre une fois de plus cette agression, est à la tête d’une institution policière à la dérive qu’il n’entend pas réguler, ayant lui-même contribué ces derniers mois à instaurer une politique de maintien de l’ordre propice à ce type d’agressions. Pour Dominique SOPO, président de SOS Racisme, « Dans quel pays démocratique le « chef » d’une institution qui a accumulé de tels fiascos et scandales en moins de deux ans d’exercice de ses fonctions serait-il encore en place ? SOS Racisme réitère son appel à ce que l’exécutif révoque ce préfet*. Sans cela, il y aura à douter très fortement de la volonté de l’exécutif de traiter de façon déterminée le problème des violences et du racisme dans la police ».

 

* Lien de la pétition de SOS Racisme demandant la démission de Didier Lallement : https://www.change.org/p/racisme-violences-polici%C3%A8res-demandons-la-d%C3%A9mission-du-pr%C3%A9fet-lallement