Abus de pouvoir et dérives racistes au sein de la Police municipale de Chilly-Mazarin : SOS Racisme apporte son soutien à l’agente qui témoigne

Les exemples d’un racisme décomplexé se multiplient à Chilly-Mazarin : il y a eu les propos racistes tenus publiquement sur Facebook en mars dernier par un colistier du maire sortant à l’encontre d’une famille de Roms, désireux que le virus puisse « les finir ». Il y a eu la discrimination subie par des enfants logés dans les hôtels sociaux de la ville dont on refusait l’accès à l’école. ll y a aujourd’hui le témoignage d’un racisme au sein de la police municipale.

 

«  Cours, si tu ne veux pas être contrôlé ». C’est notamment ce qu’aurait lancé le chef de brigade de nuit de la police municipale de Chilly-Mazarin à un vieil homme d’origine maghrébine fin 2019.

 

Suite au témoignage d’une agente de police qui était en fonction à cette période, une enquête a été ouverte et confiée à la cellule déontologique de la Direction départementale de la sécurité publique de l’Essonne.

 

Cette agente rapporte en effet avoir observé, à plusieurs reprises, des contrôles au faciès, des menaces, brimades et propos à caractère raciste envers des personnes d’origine étrangère de la part de certains de ses coéquipiers. Elle révèle également une intrusion sans mandat dans les locaux privés d’un foyer social Adoma.

 

Depuis plusieurs semaines, SOS Racisme suit de près cette affaire et apporte son soutien à cette agente, poussée à témoigner faute de procédures engagées par les victimes, et dont les alertes auprès de sa hiérarchie sont demeurées sans suite.

 

Face à la gravité de ces dénonciations, SOS Racisme exige que toute la lumière soit faite sur cette affaire, qui met directement en cause le comportement de policiers, dépositaires de l’autorité publique, contraire aux règles du code de déontologie des agents de police municipale.

 

Au-delà de manquements déontologiques, cette affaire pose aussi la question de l’accès au droit à Chilly-Mazarin, de l’accueil des victimes de racisme et de discrimination, et du traitement de leur plainte par les policiers. A cet égard, SOS Racisme appelle la nouvelle équipe municipale, élue en mars dernier, à dresser un bilan de ces graves manquements et de rétablir pleinement la logique – si ce n’est la légalité – républicaine et les conditions du vivre ensemble dans la ville.

 

A l’occasion de cette affaire qui met en cause des membres des forces de l’ordre, SOS Racisme réaffirme la nécessité d’ouvrir le chantier de la lutte contre le racisme dans la police et la gendarmerie, comme le réclament à l’initiative de l’association 300 associations et personnalités, désormais rejointes par plusieurs milliers de signataires à travers la pétition mise en ligne, suite aux multiples violences commises par des membres des forces de l’ordre pendant le confinement à l’encontre de personnes d’origine immigrée.