9000 policiers sur un groupe Facebook où s’échangent des propos racistes : quand l’Etat va-t-il enfin prendre ses responsabilités ? SOS Racisme saisit le Parquet afin que des poursuites judiciaires soient enclenchées.

Aujourd’hui, le site Streetpress a rendu publique l’existence d’un groupe Facebook où s’échangent des propos racistes

Intitulé « FDO22 Unis », ce groupe privé et masqué, qui serait déjà en soi ignominieux, a la particularité de réunir essentiellement des membres des forces de l’ordre (notamment des policiers). C’est donc un second groupe Facebook qui est porté à la connaissance des citoyens en quelques jours.

L’existence de ces groupes montre que le problème du racisme au sein des forces de l’ordre est une problématique essentielle.

Dans quelques heures, Christophe Castaner, qui a beaucoup minimisé les problèmes de racisme au sein de la police ces dernières semaines, tiendra une conférence de presse à la demande du chef de l’Etat.

Le ministre de l’Intérieur saisira-t-il cette occasion pour, enfin, cesser de ramener le problème du racisme dans la police (et plus généralement au sein des forces de l’ordre) à une simple addition de cas individuels ?

De quel autre corps de fonctionnaires accepterait-on de pareilles dérives ?

Les violences policières qui frappent de trop nombreux citoyens sont fréquemment en rapport direct avec ce racisme qui, à force d’avoir été occulté, est en passe de devenir une véritable gangrène.

Nous écouterons donc très attentivement Monsieur Castaner sur ce qu’il compte annoncer non seulement sur les techniques d’intervention policières potentiellement létales que nous avons déjà demandé à l’Etat d’abandonner. Mais nous l’écouterons très attentivement également sur la question des policiers noirs et arabes victimes de racisme, sur l’incapacité actuelle de l’institution policière à s’autoréguler (quelques rares sanctions administratives pour faits de racisme à comparer avec les avalanches de révélations) et sur le respect dû aux citoyens qui, quelles que soient leur couleur de peau ou leur religion, et quel que soit le quartier où ils habitent, ont tous droit au même respect.

Dans l’attente, SOS Racisme a saisi cet après-midi le Parquet de Paris afin qu’une procédure judiciaire soit ouverte sans délai dans le cadre de ce second groupe Facebook.