Paris, le 08 janvier 2024
Le 2 février 2017, Théo Luhaka était grièvement blessé par la police à Aulnay-sous-Bois à la suite d’un « contrôle d’identité ». L’agression du jeune homme, filmée, suscita l’émoi dans toute la France, au point de provoquer une visite de François Hollande, président de la République de l’époque, à son chevet.
SOS Racisme a apporté immédiatement son soutien à Théo et à sa famille et a insisté, face à cette énième affaire de violence policière, sur la nécessité d’une réaction forte des pouvoirs publics.
Dans les semaines qui ont suivi, après avoir organisé un grand rassemblement à République et rencontré le Premier ministre et le ministre de l’Intérieur de l’époque, l’association a réuni des jeunes et des associatifs de la région parisienne afin d’élaborer une liste de propositions visant à réformer le fonctionnement des forces de police.
Près de sept années après, force est de constater que rien ou presque n’a été fait par les gouvernements successifs pour améliorer des rapports police-population en mettant en place les réformes nécessaires.
L’invention des zones de « reconquête » républicaines ne laisse aucun doute quant à la permanence des stigmates qui visent les populations issues de l’immigration, et plus particulièrement les jeunes hommes noirs ou arabes, et masquent mal, malgré quelques déclarations de l’exécutif, l’absence de volonté de revenir à un mode de gestion plus apaisé et partagé de la sûreté publique. La placardisation des lanceurs d’alerte et des policiers victimes du racisme de leurs collègues, l’affaire du jeune homme traité de « bicot » à L’Île-Saint-Denis en 2020 ou, plus récemment, le meurtre de Nahel sont autant de signes que ce sujet demeure pourtant d’une brulante actualité.
SOS Racisme regrette que la circonstance aggravante de racisme – qui aurait pu être caractérisée par les injures subies par Théo dans le véhicule de police – n’ait pas été retenue et que, plus généralement, l’apparence des victimes des violences policières – souvent des garçons noirs ou arabes – ne soit finalement jamais l’objet de débats.
Les responsables et militants de SOS Racisme seront présents, dès mardi et pour les 10 jours que durera le procès, au tribunal de Bobigny pour apporter le soutien de l’association à Théo et à ses proches.
Contact presse : 06 73 06 99 74
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