Peinture blanche aspergée sur la statue de Victor Hugo réalisée par Ousmane Sow à Besançon : le procès s’ouvre
Le procès des deux auteurs présumés des dégradations de la statue de Victor Hugo réalisée par
Ousmane Sow s’ouvre aujourd’hui à Besançon. Cette statue, installée sur l’esplanade Jean-Jaurès à
Besançon, avait fait polémique depuis sa restauration le 18 novembre 2022 en raison de la couleur
sombre utilisée pour la patine du visage de la statue, alors que la Ville de Besançon s’en félicitait :
« Après 20 ans sur l’Esplanade des droits de l’homme, la statue de Victor Hugo par Ousmane Sow a
été restaurée ! Dans le but de se rapprocher de l’esprit d’origine, la fonderie Coubertin, spécialiste de
cet artiste, a opté pour une reprise de patine similaire à l’original d’Ousmane Sow qui aimait les
couleurs et qui n’était pas favorable aux « simples » bronzes ».
Dans la nuit du 20 au 21 novembre 2022, le visage de la statue était aspergé de peinture blanche et
un panneau indiquant « White power » posé contre celle-ci, slogan bien connu pour être utilisé par
des mouvements d’extrême-droite et suprémacistes blancs, notamment aux États-Unis. La commune
de Besançon déposait plainte pour ces dégradations et SOS Racisme se constituait partie civile.
Deux prévenus étaient renvoyés devant le tribunal correctionnel de Besançon des chefs
de dégradation ou détérioration du bien d’autrui, aggravé par un caractère raciste. Selon une
information reprise par L’Est Républicain et Marianne, les deux auteurs présumés se réclameraient
du mouvement d’extrême-droite « La Cocarde Etudiante », qui s’est illustré par des actions violentes
et des alliances à d’autres groupuscules d’extrême-droite comme les Zouaves Paris, aujourd’hui
dissous du fait de sa dangerosité.
Cet acte révoltant est évidement opposé aux valeurs de vivre ensemble et de lutte contre le racisme
portées par l’association SOS Racisme.
Pour Dominique SOPO, président de SOS Racisme, « cet acte participe de l’excitation haineuse du
débat pulic que recherchent activement les groupes d’extrême-droite. Au-delà de l’atteinte à une
œuvre d’art issue du travail d’un artiste exceptionnel, la dimension politique doit nous inquiéter. Car
l’acte vise bien à exciter les esprits et à provoquer des passages à l’acte racistes. Nous attendons donc
de la justice qu’elle prenne pleinement en considération l’intention raciste de l’acte. »