Face à la récupération raciste par l’extrême-droite de l’agression de Bordeaux, des responsables politiques et un gouvernement défaillants
Ce lundi 19 juin, une grand-mère et sa petite-fille ont été agressées à Bordeaux. La scène, choquante,
a été filmée. Or, il se trouve que l’agresseur était un noir. A partir de là, l'enchaînement de faits et de
déclarations est un exemple des techniques de l’extrême-droite et des lâchetés d'une trop grande
partie de la classe politique.
Ainsi, la « fachosphère » s’est immédiatement enflammée, criant sa haine raciste et anti-immigrée
sur les réseaux sociaux.
Ce feu a été alimenté par les responsables politiques d’extrême-droite. Eric Zemmour bien sûr. Et
Marine Le Pen, voyant dans cette agression les effets d’un chaos migratoire.
En parallèle, ne prenant même pas la peine de dénoncer la récupération raciste de cette agression,
de nombreux responsables politiques insistent sur le caractère intolérable de cette agression.
(Toutes les agressions ne seraient-elles pas intolérables?)
Quant au gouvernement, il s’est notamment exprimé via le compte Twitter (sic!) de Gérald
Darmanin. Le ministre de l’Intérieur a ainsi déclaré: « Ces faits, d’une rare violence, doivent être très
sévèrement punis pour qu’ils ne se répètent plus jamais. »
Or, deux éléments essentiels ont été divulgués dès ce mardi après-midi.
Tout d’abord, l’agresseur n’est pas un migrant. C’est un Français né en France. Pour le chaos
migratoire dénoncé par Marine Le Pen au diapason de la fachosphère, on repassera.
Ensuite, cet agresseur est manifestement schizophrène et psychotique. Il pourrait donc être déclaré
irresponsable si l’acte a été commis alors que son discernement était aboli (et heureusement car,
depuis l’Antiquité, il a toujours été clair que l’on ne jugeait pas les fous. La punition sévère
réclamée par Gérald Darmanin pourrait donc vite sonner bizarrement.
Au final, que dit la famille de la grand-mère et de sa petite-fille? Qu’elle « est indignée par la
récupération politique qui est faite de ce fait divers ».
Pour Dominique Sopo, président de SOS Racisme, « il est désolant qu’il ait fallu attendre la prise de
parole de la famille des victimes de l’agression pour enfin entendre une parole forte, claire et
cohérente. Une parole que l’on était en droit d’attendre des responsables politiques et du
gouvernement, qui sont apparus incapables de riposter au racisme ambiant et au populisme judiciaire
impulsés par les activistes en ligne de l’extrême-droite. Des responsables politiques et du
gouvernement, voici ce que nous attendions et également le constat de la déshérence dans laquelle
se trouve la psychiatrie dans notre pays. ».