Le gouvernement doit cesser l’interdiction générale des manifestations propalestiniennes

À la suite des attaques terrorites du Hamas contre des civils israéliens, le conflit israélo-
palestinien est à nouveau entré dans une phase incandescente.

L’horreur des crimes perpétrés sur des femmes, des hommes et des enfants ainsi que leur mise
en scène macabre ont créé un effroi en Israël et des représailles de son armée en direction de la
bande de Gaza qui abrite les installations du Hamas.

Les populations civiles gazaouies paient un lourd tribut à cette escalade militaire. De ce fait,
l’expression d’un soutien aux populations civiles palestiniennes est légitime. Cette expression
s’est traduite par de nombreuses manifestations dans plusieurs pays, dont plusieurs pays
européens. Pourtant, en France, le ministère de l’Intérieur a choisi d’interdire de façon générale
les « manifestations propalestiniennes ». C’est ainsi qu’un télégramme envoyé aux préfets le 12
octobre dernier précisait que « les manifestations pro-palestiniennes, parce qu’elles sont
susceptibles de générer des troubles à l’ordre public, doivent être interdites ».

SOS Racisme rappelle que le droit à manifester est une liberté fondamentale et que les coups qui
lui sont portés ne peuvent que nous inquiéter.

En outre, la confusion entre « pro-Hamas » et « pro-palestinien », que le représentant du
gouvernement semble encore avoir fait aujourd’hui lors d’une audience devant le Conseil d’Etat
qui était saisi d’un recours contre la mesure d’interdiction générale susmentionnée, est
particulièrment problématique.

C’est pourquoi nous espérons que le Conseil d’Etat reviendra sur l’interdiction générale de
« manifestations propalestiniennes ». Si tel n’était pas le cas, il serait toujours loisible au
gouvernement de revenir volontairement sur ladite interdiction générale.

Chaque manifestation doit être analysée. Si des risques de troubles à l’ordre public (telles que
des actes antisémites dont nous n’ignorosn pas qu’ils sont en forte augmentation ces derniers
jours, des incitations à la haine ou des messages de soutien au terrorisme) sont avérés, il est
normal que la manifestation soit interdite. Mais il appartient à l’Etat, via les préfectures,
d’étudier chaque demande de manifestation sans a priori exclure qu’elle puisse être tenue.
N’oublions pas que cette exigence est aussi une marque de notre démocratie.