L’extrême-droite aux portes du pouvoir ? Faisons barrage à Marine Le Pen, candidate d’un « Apartheid à la française ».
Pour la 3ème fois sur les 5 dernières élections présidentielles, l’extrême-droite se qualifie pour le second tour.
Nous nous réjouissons bien évidemment de la chute d’Eric Zemmour à laquelle les militants de SOS racisme ont contribué en mettant en lumière, lors de son meeting de Villepinte, la violence et les accointances néonazies de ce candidat. Mais, pour la première fois, Marine Le Pen, la candidate sélectionnée face à Emmanuel Macron, est annoncée à des scores qui ne permettent pas d’exclure sa victoire au soir du 24 avril. Renforcée par l’électorat d’Eric Zemmour, qui a d’ailleurs appelé à voter pour elle, et par celui de Nicolas Dupont-Aignan, elle est d’emblée à la tête d’un camp qui représente le tiers des électeurs qui ont exprimé un choix.
Cette situation n’est pas un accident mais vient de loin : affaiblissement et divisions profondes de la gauche, banalisation des idées d’extrême-droite entretenue par une stupéfiante complaisance médiatique, remises en cause du cordon sanitaire impulsées par la droite depuis la présidence de Nicolas Sarkozy, retour en force de l’expression du racisme envers les noirs, les Arabes et les musulmans sous couvert de défense des valeurs républicaines et, enfin, un quinquennat lors duquel l’arrogance, la brutalisation sociale jusque dans les corps, la mise à l’écart des corps intermédiaires et des « triangulations » d’apprentis-sorciers avec l’extrême droite ont également contribué à installer l’extrême-droite.
Face à cette situation, le danger de l’extrême-droite est réel et nul ne saurait l’ignorer. C’est pourquoi nous appelons chacune et chacun à faire barrage à Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle en se saisissant du seul bulletin à disposition pour le faire : celui d’Emmanuel Macron.
Quelles que soient les colères, les frustrations et les confusions, il reste une réalité de la vie politique : l’extrême-droite n’est en aucun cas un camp comme un autre car il est le camp du racisme, de la violence et du crime. Marine Le Pen a beau avoir « lissé » son discours, elle n’en demeure pas moins l’héritière d’un parti fondé par des anciens collaborateurs et des défenseurs de l’Algérie française. Elle n’en demeure pas moins cette personne dont les plus proches amis sont issus des franges les plus radicales de l’extrême-droite. Et elle n’en demeure pas moins celle qui compte bien mettre en œuvre le programme historique du Front national, qu’elle annonce d’ailleurs sans ambages.
Si Marine Le Pen était élue, elle organiserait ainsi immédiatement deux référendums :
– l’un pour retirer de notre Constitution la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789. Pourquoi ? Parce que cette Déclaration, précieux héritage révolutionnaire, impose une égalité juridique qui ferait obstacle à la mise en place de la « priorité nationale », que Jean-Marie appelait « préférence nationale ». Quel que soit son libellé, la « priorité nationale », c’est la mise en place d’une discrimination entre Français et étrangers dont rien ne garantit évidemment qu’elle ne soit pas légalisée entre catégories de Français distingués par leurs origines.
– l’autre pour inscrire dans la Constitution le maintien de la composition ethnique de notre Nation, là encore en flagrante violation de notre Histoire.
L’élection de Marine Le Pen, c’est donc l’assurance de la mise en place d’un « Apartheid à la française ». Ce sont les discriminations légalisées en droit et encore plus dans les faits. Ce sont des familles dont des membres – conjoints ou enfants – pourraient être séparés ou traités selon des ordres juridiques distincts. C’est le retour à visage – encore plus – ouvert de l’expression d’un racisme et d’un antisémitisme sans frein. C’est sans doute, à l’instar de la tentative de crimes envers des musulmans à Bayonne par un ancien du FN, la résurgence de crimes racistes dont certains auraient pu naïvement croire que nous nous en étions définitivement débarrassés.
Ne vous convainquez pas que « de toute façon, elle ne passera pas car d’autres feront barrage à ma place ». Ne vous convainquez pas que son élection entraînerait le rebond de votre famille politique. Car la victoire du fascisme n’entraîne jamais l’émergence d’un antifascisme victorieux. La victoire du fascisme, partout et tout le temps, entraîne la mise en pace de politiques fascistes.
Laisser Marine Le Pen accéder à l’Elysée, c’est donc laisser un « Apartheid à la française » se mettre en place. Contre soi-même. Contre ses voisins. Contre des membres de sa famille. Contre ses amis ou ses connaissances. Contre des jeunes et des moins jeunes que l’on côtoie au quotidien par nos métiers, nos engagements ou nos loisirs.
Alors, d’ici le 24 avril, tous les leaders politiques attachés à la préservation des valeurs de la République et tous les citoyens conscients du danger que représente l’extrême-droite doivent se mobiliser pour appeler à voter contre Marine Le Pen et garantir non seulement la défaite de cette dernière mais également le score le plus faible de la candidate de cet « Apartheid à la française ».