Décès de Nasser Ferradj : SOS Racisme salue la mémoire d’un passionné de l’égalité et de la fraternité
C’est avec une peine immense que nous avons appris que Nasser Ferradj est décédé ce mardi après-midi. En plus d’être un ami sur lequel nous tous pouvions compter en toutes circonstances, Nasser fut le militant que nous avons connu : fraternel, espiègle, fou d’égalité, antiraciste, abhorrant toutes les haines et tous les obscurantismes.
D’abord connu comme militant de la FIDL sous le nom de Nasser Ramdane (vicissitudes des registres coloniaux !), Nasser restera pour toute une génération le leader du mouvement lycéen de 1990 qui, pour la première fois, voyait un jeune issu de l’immigration maghrébine incarner les revendications lycéennes. Au-delà du beau symbole qu’il représenta, Nasser contribua, par son énergie et sa gouaille, à faire triompher ce mouvement qui finit par obtenir du gouvernement Rocard des moyens pour les lycées mais également la reconnaissance des droits lycéens.
Mais Nasser fut aussi un militant acharné de SOS Racisme où il se présenta en disant vouloir faire libérer Nelson Mandela. Après avoir contribué à la création de l’O.B.U (organisation des banlieues unies) aux côtés de Fodé Sylla et avoir participé aux premiers chantiers de solidarité internationale menés par l’association, Nasser accéda à la vice-présidence de l’association. Après de longues années où il plongea dans une vie politique qui l’amena à occuper la fonction d’adjoint dans sa ville de Noisy-le-Sec, Nasser se réinvestit à SOS Racisme où il occupait ces derniers mois les fonctions de responsable départemental dans le 93.
Dominique Sopo, président de SOS Racisme, rappelle que, « ces dernières années, Nasser fut passionné par les questions de la laïcité, aussi bien pour la défendre contre les intégristes que pour en dénoncer le dévoiement chez celles et ceux qui l’utilisaient pour masquer ce racisme antiarabe qu’il ne supportait évidemment pas, pas plus que l’antisémitisme ou le racisme antinoir, antiasiatique ou antirom. Ces derniers mois, il fut passionné par le Hirak qui se déroulait dans le pays de ses aïeux – l’Algérie – qu’il redécouvrit avec un regard neuf et admiratif, sans jamais cesser de chérir la France, son pays, à laquelle il consacra son énergie pour contribuer à la rendre plus belle ».
Les potes de SOS Racisme, tristes et endeuillés de voir partir l’un des leurs, présentent en ces circontances pénibles leurs condoléances à la famille de Nasser.