Interruption du match de Ligue des champions entre le PSG et le Basaksehir : une réaction bienvenue des joueurs des deux équipes, un coup de semonce pour l’UEFA
En tenant des propos racistes ou, à tout le moins, en désignant selon sa couleur de peau Pierre Achille Webo, entraîneur adjoint du Basaksehir, le 4ème arbitre de la rencontre entre le PSG et le club stambouliote de Basaksehir a entraîné l’interruption du match.
En effet, à l’initiative des joueurs des deux équipes, le match a été de fait interrompu et ne reprendra que demain. SOS Racisme tient à saluer cette réaction des joueurs qui montre une sensibilité bienvenue à la problématique de l’expression du racisme.
Mais, au-delà de cette réaction salutaire de refus du racisme, cette situation révèle plusieurs problèmes. Tour d’abord, le réglement de l’UEFA ne prévoit pas que ses agents puissent être auteurs de manquements en matière de racisme lors des matchs. En outre, cette situation illustre à quel point nous sommes encore loin du compte en matière de lutte contre le racisme au niveau de l’UEFA. Il est grand temps que les instances footballistiques européennes et internationales agissent contre le racisme autrement que par de simples campagnes de communication de célébration de la diversité au sein des équipes. Formation, sanctions, accompagnement spontané des victimes dans leurs démarches judiciaires… : la panoplie des actions possibles est large et il ne dépend que de ces instances de la déployer.
Pour Dominique SOPO, président de SOS Racisme, « cet incident et la réaction courageuse des joueurs des deux équipes sont un coup de semonce pour l’UEFA. Ils claquent également comme un cinglant désaveu aux propos de Noël Le Graët, « parrain du football français » qui, il y a quelques semaines, niait les problèmes de racisme dans le football en raison de la diversité qui y règne. L’insulte faite à un entraîneur noir montre à quel point sont décalés ces propos du président de la FFF. Des propos que l’on aimerait issus d’une époque lointaine et révolue ».