Valeurs actuelles représente une députée de la République en esclave : SOS Racisme condamne et explore les suites judiciaires possibles
L’édition du 27 août de Valeurs actuelles est l’occasion pour l’hebdomadaire d’extrême-droite de franchir un nouveau cap dans l’abjection.
En effet, sur la Une, une annonce s’affiche : « Danièle Obono au temps de l’esclavage ! ». A l’intérieur du magazine se déploie alors une « fiction » imaginant la députée plongée dans une réalité alternative. Dans cette réalité, Danièle Obono est censée « expérimenter la responsabilité des Africains dans les horreurs de l’esclavage ». A ces mots et au récit se joint une représentation graphique de Danièle Obono en esclave, la chaîne au cou.
Sous couvert de fiction, Valeurs actuelles dit la place qu’il fantasme pour les noirs, et sans doute pour les femmes. Nous sommes évidemment ici au-delà de la critique – fut-elle vive – que justifierait un différend politique. Nous sommes dans le racisme et son cortège de haines, comme l’ont déjà expérimenté beaucoup de responsables politiques noirs ou d’origine maghrébine ces dernières années, notamment lorsqu’il s’agissait de femmes, à l’exemple de Laetitia Avia, Najat Vallaud-Belkacem ou Christiane Taubira.
La ligne politique de ce titre de presse est bien celui d’une légitimation rampante mais ferme du racisme, comme le montrèrent naguère ses Une contre tel ou tel groupe : Roms insultés, migrants présentés comme des dangers, musulmans démonisés, George Soros – incarnation chez l’extrême-droite du Juif cosmopolite et aux réseaux puissants – décrit en agent malfaisant…
L’ADN raciste de ce titre de presse éclate une nouvelle fois. Cela pose la question de la présence de nombre de ses collaborateurs dans des émissions où ils ont désormais leur rond de serviette pour y distiller le poison de la haine et de la division. Que ces collaborateurs soient invités par goût du buzz ou par accord idéologique, cela pose des problèmes de déontologie, terme que trop de chaînes d’infos semblent avoir oublié.
La banalisation de ce titre de presse, favorisée par la présence de ses chroniqueurs dans maints médias télévisuels mais également par les interviews qu’y ont donnés trop de responsables politiques jusqu’au président lui-même, participe de la banalisation de l’expression du racisme.
Au regard de la gravité des effets de la représentation d’une députée en esclave – une représentation qui va bien au-delà de la seule dignité de Danièle Obono -, SOS Racisme a confié à ses avocats le soin d’étudier les suites judiciaires envisageables suite à cette publication.