#LaRacailleTue : SOS Racisme demande l’ouverture d’une enquête pour incitation à la haine raciste
Ces deux dernières semaines ont été marquées par une hystérisation raciste du débat public par les réseaux d’extrême droite, notamment autour du hashtag #LaRacailleTue ou encore – fait gravissime – de la propagation d’accusations diffamatoires, souvent accompagnées de messages racistes, à l’encontre d’une personne dont la photo fut fort mystérieusement extraite d’un fichier de police.
Partagée tout d’abord par les habituels entrepreneurs de haine que sont Damien Rieu ou Thaïs d’Escufon, les leaders politiques que sont Marine Le Pen, Jordan Bardella ou encore Thomas Joly leur ont rapidement emboîté le pas en partageant eux-mêmes la photo de ceux qui, manifestement, sont devenus sur les réseaux sociaux les deux “hommes à abattre”.
Or, n’ayant pas pris la peine de vérifier ladite information ou même de réfléchir aux possibles conséquences d’une telle accusation pour les personnes ainsi jetées en pâture à la vindicte populaire des réseaux sociaux, lesdits leaders ont par la suite supprimé leurs tweets mais ont, du fait d’une précipitation qu’ils pensaient payante, été pris la main dans le sac.
Suivant la même logique de diffusion, à peine masquée, de ressentiments haineux les plus primaires, le “site d’information” Damoclès a lancé, suite aux faits criminels de Bayonne, Port-Sainte-Marie et de Sarcelles, le hashtag #LaRacailleTue. Derrière cette formulation d’un apparent « bon sens », ce hashtag a été l’occasion d’un déchaînement de haine raciste, de stigmatisation et parfois d’appels au meurtre à l’encontre des populations perçues comme noires ou arabo-musulmanes.
Surfant sur ces drames, la poignée de prédicateurs de haine, théoriciens du grand remplacement et de la “guerre raciale” à venir aura réussi à transformer ces trois victimes, bien malgré elles, en “leurs” martyrs tant espérés, réduits tout comme leurs agresseurs à leur seuls prénoms ou couleur de peau.
Nombre de propos tenus sur les réseaux sociaux sont parfaitement inacceptables et injustifiables, pas même par l’émotion. Ces provocations, qui se présentent cyniquement comme dénonçant un “ensauvagement” de notre société, ont une visée parfaitement inverse : le rejet, puis la haine, et in fine, la guerre de tous contre tous.
SOS Racisme a fait ce jour un signalement au parquet pour demander l’ouverture d’une enquête et que soient poursuivies les personnes qui, par la publication de ces photos et par leurs commentaires, se sont rendues coupables d’incitation à la haine raciste envers les populations d’origine maghrébine ou subsaharienne ou de faits de harcèlement raciste.
SOS Racisme et son comité local de Bayonne soutiennent les procédures judiciaires engagées par la personne nommément et injustement mise en cause à Bayonne.
Enfin, notre association s’associe aux dignes hommages rendus aux victimes de ces trois drames et présente aux familles ses plus sincères condoléances.